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Darfour: l’émissaire de l’ONU-UA réclame des « mesures sévères » contre un chef rebelle

L'émissaire de l'ONU et de l'Union africaine pour le Soudan, Jeremiah Kingsley Mamabolo, a réclamé lundi au Conseil de sécurité…

L’émissaire de l’ONU et de l’Union africaine pour le Soudan, Jeremiah Kingsley Mamabolo, a réclamé lundi au Conseil de sécurité de prendre des « mesures sévères » contre le chef rebelle Abdul Wahid al-Nour, qui « préfère le conflit armé à la cessation des hostilités ».

« Tous les efforts pour que le dirigeant de l’Armée de libération du Soudan (SLA), Abdul Wahid al-Nour, fasse partie du processus de paix ont échoué jusqu’à présent », a indiqué le responsable en se félicitant d’une situation « relativement calme et pacifique » au Darfour, à part dans quelques poches dans la zone de Jebel Marra « où des affrontements armés se poursuivent entre les forces gouvernementales et rebelles ».

« J’exhorte le Conseil à passer à une action sévère contre le chef de la SLA car toutes les informations convergent pour dire qu’il préfère le conflit armé à la cessation des hostilités et à un processus politique », a ajouté Jeremiah Kingsley Mamabolo, lors d’une liaison vidéo à l’occasion d’une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Darfour.

« Il est très peu probable qu’il change de position rapidement. Le Conseil de sécurité devrait étudier des mesures sévères à l’encontre du dirigeant de la SLA », a insisté le responsable de l’ONU et de l’UA.

Selon une source diplomatique s’exprimant sous couvert d’anonymat après des consultations à huis clos entre les 15 membres du Conseil de sécurité, « plusieurs pays » ont évoqué la nécessité de prendre des sanctions à l’encontre d’Abdul Wahid al-Nour.

Avocat, musulman et partisan de laïcité, le chef rebelle né en 1968 dans le Jebel Marra, région montagneuse du centre du Darfour, a longtemps vécu en exil à Paris.

L’appel du médiateur international survient alors que l’ONU et l’UA sont engagées depuis l’été dans un processus de retrait de leur force de paix conjointe au Darfour (Minuad) qui devrait s’achever fin 2020 si la situation sur le terrain le permet.

En juillet, la Minuad, forte de quelque 10.000 militaires et policiers, a été prolongée par l’ONU jusqu’à juin 2019 avec un programme de réduction progressive jusqu’à 4.750 personnes. Cette force a pour mandat de protéger les civils des combats entre les forces régulières soudanaises et les rebelles du Darfour.

Le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà accepté l’année dernière de réduire les effectifs de la Minuad – déployée depuis 2007 et qui a compté jusqu’à 16.000 Casques bleus – sous la pression des Etats-Unis, qui cherchaient à faire des économies.

Le Darfour, une région vaste comme la France, est secoué depuis 2003 par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles issus de minorités ethniques et s’estimant marginalisés par le pouvoir central.

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