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De Heisei à Reiwa: comment le Japon a changé sous l’empereur Akihito

L'empereur Akihito cède mardi le trône après un règne de plus de 30 ans, qui a vu le Japon se…

L’empereur Akihito cède mardi le trône après un règne de plus de 30 ans, qui a vu le Japon se transformer et perdre de sa puissance.

De l’ère Heisei (« parachèvement de la paix ») à l’ère « Reiwa » (« belle harmonie »), voici quelques exemples de changement, profonds ou anecdotiques:

– Déclin démographique –

Quand Akihito fut intronisé en 1989, le Japon vivait dans l’euphorie de la bulle économique, fort d’une population de 123 millions de personnes.

Au moment où il part, elle n’est guère plus élevée, et ce manque de dynamisme démographique est un des problèmes sociaux et économiques les plus importants de l’archipel.

Dans les premières années de son règne, la population a continué à augmenter, atteignant le sommet de 128 millions il y a une décennie.

Depuis, le Japon ne cesse de perdre des habitants, tandis que le taux de natalité bat des records de faiblesse.

Il y a désormais 126 millions d’habitants au Japon.

– Détrôné par la Chine –

Akihito s’en va en laissant derrière lui un Japon qui a perdu son rang de deuxième puissance économique au profit de la Chine.

L’ascension de l’Empire du milieu s’est traduite par un renforcement des liens commerciaux entre les deux voisins, malgré des relations diplomatiques souvent tendues.

La Chine est désormais le premier partenaire du Japon, devant son proche allié américain.

Les échanges entre Tokyo et Pékin se sont élevés en 2018 à quelque 35.000 milliards de yens (280 milliards d’euros), soit 10 fois plus qu’en 1989, loin des 24.000 milliards de yens de marchandises transitant de et vers les Etats-Unis.

– Destination touristique –

Il y a trois décennies, le Japon n’était pas une terre prisée des touristes: seulement 2,8 millions de visiteurs étaient accueillis par an.

Sous l’impulsion du Premier ministre conservateur Shinzo Abe, qui en a fait une des priorités pour revigorer l’économie, l’archipel a été pris d’assaut.

Sur la seule année dernière, plus de 31 millions de visiteurs ont foulé le sol nippon, venus nombreux d’Asie avec plus de 8 millions de Chinois, 7,5 millions de Sud-Coréens et 4,8 millions de Taïwanais.

L’archipel, qui se prépare à accueillir le Mondial de rugby dans quelques mois et les jeux Olympiques de Tokyo en 2020, vise un objectif de 40 millions à cette date.

– Des femmes toujours peu présentes –

A l’époque de l’intronisation de l’empereur Akihito, moins de 4% des sièges parlementaires étaient occupés par des femmes.

Le taux a triplé depuis, mais il demeure bas, à 14%, en décalage avec les autres grands pays développés.

Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe compte une seule ministre, malgré ses promesses d’accorder plus de place aux femmes dans le monde du travail, une politique baptisée « womenomics ».

– Paradis des fumeurs –

Le Japon a longtemps été considéré comme un paradis des fumeurs, autorisés à griller une cigarette dans ses « izakaya » (sortes de bars à bière et saké aux plats variés, très fréquentés le soir) et nombreux autres restaurants.

En 1989, 61% des hommes fumaient, et 12% des femmes. Maintenant ils ne sont plus que 28% à s’adonner à cette addiction, pour 9% des femmes.

Une politique plus stricte, en particulier dans la rue, et des campagnes de santé ont été mises en place ces dernières années, mais le Japon reste à la traîne.

Il a certes voté une nouvelle loi, qui entrera en vigueur en 2020, cependant elle n’oblige pas les restaurants de petite surface (moins de 100 m2) à interdire de fumer, ce qui veut dire que 55% des établissements seront de facto exemptés.

– Toilettes high-tech –

Parmi les innombrables plaisirs de la vie au Japon, trônent les toilettes, des bijoux de technologie, avec un choix de fonctions qui désoriente le profane, telles que des jets de lavages ou des bruits d’eau artificiels servant à masquer tout son gênant.

Aujourd’hui, 80% des foyers en sont équipés, selon des statistiques très officielles. Ce chiffre n’était que de 14% en 1992, quand ces données ont commencé à être collectées.

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