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Depuis 25 ans, les grandes réformes des retraites en France

La France a connu depuis 25 ans plusieurs réformes de ses systèmes de retraite pour répondre au vieillissement de la…

La France a connu depuis 25 ans plusieurs réformes de ses systèmes de retraite pour répondre au vieillissement de la population et à la dégradation financière de ses caisses.

L’intégralité d’un nouveau projet – un « système universel » par points – doit être présentée mercredi par le Premier ministre Edouard Philippe.

Créé en 1945, le régime général de Sécurité sociale instaure un système de retraite par répartition. Mais certaines professions ou catégories de population en sont alors exclues.

Jusqu’en 1983, les réformes viseront à étendre l’assurance vieillesse à tous les secteurs et catégories, à augmenter les prestations et à abaisser l’âge légal de départ à la retraite (60 ans à partir d’avril 1983).

– 1991: Livre blanc –

La publication en 1991 du Livre blanc sur les retraites marque un tournant: il met en évidence les difficultés financières à venir des régimes et préconise d’allonger la durée de cotisation de 150 à 168 trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein.

Les réformes qui suivront viseront toutes à réduire les déficits des caisses ou à revoir leurs modalités de financement.

– 1993: réforme Balladur –

En 1993, sous la présidence de François Mitterrand, le Premier ministre de cohabitation Edouard Balladur décide de porter progressivement de 37,5 ans à 40 ans (de 150 à 165 trimestres) la durée de cotisation dans le privé pour une retraite à taux plein.

Le montant des retraites est désormais calculé sur les 25 meilleures années de la vie active au lieu des 10 meilleures. Mise en oeuvre au coeur de l’été, la réforme provoque peu de remous.

– 1995 : plan Juppé –

En novembre 1995, sous la présidence de Jacques Chirac, le Premier ministre Alain Juppé présente un plan de redressement de la Sécurité sociale, comportant une réforme des retraites des agents de l’État et des services publics.

Les fonctionnaires observent plusieurs jours de grèves. Trains et métros sont paralysés pendant plus de trois semaines. Alain Juppé renonce aux mesures sur les retraites mais maintient le reste de son plan.

– 2003: réforme Fillon –

La réforme de François Fillon, ministre des Affaires sociales du gouvernement Raffarin, complète celle de Balladur, portant la durée de cotisation à 40 ans pour les fonctionnaires.

Elle fixe les règles d’allongement futur des durées de cotisation pour le privé et la fonction publique, incite à rester dans l’emploi après 60 ans, créant une surcote et limitant l’accès aux pré-retraites.

Négociée avec les syndicats, la réforme provoque grèves et manifestations. Elle n’est acceptée que par la CFDT.

– 2007 : régimes spéciaux –

La première réforme des retraites du quinquennat de Nicolas Sarkozy concerne les régimes spécifiques des sociétés de service public (EDF, GDF, SNCF, RATP, Banque de France, etc.) ainsi que les professions à statut particulier (clercs de notaires, élus et employés parlementaires).

Pour ces salariés, la durée de cotisation passe à 40 ans. La réforme est menée avec diplomatie pour ne pas répéter l’échec de 1995.

– 2010: réforme Woerth –

Du nom d’Éric Woerth, ministre du Travail, cette réforme met fin au principe de la retraite à 60 ans, héritage de François Mitterrand. Très impopulaire, la seconde réforme des retraites de la présidence Sarkozy provoque manifestations massives et blocages.

L’âge légal de départ est reculé de deux ans, passant progressivement à 62 ans. Il en va de même pour l’âge du départ à taux plein (67 ans en 2022).

La réforme étend le dispositif carrières longues à ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans, permettant des départs anticipés.

– 2014: réforme Touraine –

Portée par la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, sous la présidence de François Hollande, cette réforme inscrit dans le temps le principe de l’allongement de la durée de cotisation pour l’obtention d’une retraite à taux plein.

Cette durée est relevée d’un trimestre tous les trois ans de 2020 à 2035 pour atteindre 172 trimestres (43 ans) pour les générations 1973 et suivantes.

Un compte personnel de pénibilité est instauré pour permettre à ceux qui exercent des métiers difficiles d’anticiper leur départ.

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