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Dernier test important pour Dragon: revenir sur Terre en un seul morceau

La capsule Crew Dragon développée par SpaceX pour la Nasa a commencé vendredi son voyage de retour sur Terre, plusieurs…

La capsule Crew Dragon développée par SpaceX pour la Nasa a commencé vendredi son voyage de retour sur Terre, plusieurs heures d’une descente périlleuse vers l’Atlantique qui vise à démontrer que l’appareil est sûr pour des astronautes, objectif principal de cette mission de démonstration.

Allumant brièvement ses propulseurs au-dessus du Soudan, à 410 km d’altitude, Dragon s’est désamarrée de la station à 07H32 GMT, après le feu vert du Centre spatial Johnson à Houston, au Texas. L’appareil s’est détaché lentement, selon des images retransmises en direct par la Nasa grâce à plusieurs caméras à bord de la station – bien que leur vitesse réelle soit de plus de 27.000 km/h.

Vers 12H50 GMT, le véhicule quittera son orbite et commencera sa rentrée dans l’atmosphère, mettant à l’épreuve son bouclier thermique. L’amerrissage au large des côtes de Floride est annoncé vers 08H45 (13H45 GMT).

« Je dirais que la rentrée hypersonique est probablement ma plus grande préoccupation », a dit Elon Musk, le fondateur et patron de SpaceX, samedi dernier, après le lancement de la capsule depuis le centre spatial Kennedy par une de ses fusées.

« Est-ce que les parachutes s’ouvriront correctement? Et le système guidera-t-il Dragon 2 au bon endroit pour amerrir? » s’est-il interrogé.

Jusqu’à présent, la mission s’est déroulée sans incident. Dragon s’était amarrée automatiquement dimanche sans endommager la station, et les trois membres d’équipage actuels de l’ISS ont pu pénétrer dans la capsule.

Seul un mannequin se trouve à bord (baptisé Ripley). La prochaine fois, si tout va bien, deux astronautes américains y prendront place pour un aller-retour dans l’ISS, avant la fin de l’année, selon l’administrateur de la Nasa.

Le retour sera retransmis entièrement grâce notamment à une caméra embarquée dans Dragon. Selon une porte-parole de la Nasa à l’AFP, un drone tentera de filmer l’arrivée de la capsule, qui sera freinée par quatre parachutes. Des caméras ont également été embarquées sur le bateau de récupération. A l’aller, SpaceX n’avait pas diffusé en direct d’images de l’intérieur de la capsule.

– Comme Apollo –

Toute la semaine, la Nasa et le gouvernement de Donald Trump ont célébré le caractère historique de la mission.

Ce fut la première fois qu’un véhicule habitable privé s’amarra à l’ISS. C’était aussi le premier lancement d’un vaisseau pour humains depuis les Etats-Unis en huit ans.

Dragon marque aussi le retour à un format « vintage »: elle est la première capsule américaine conçue depuis Apollo dans les années 1960 et 1970. Une capsule n’a pas d’aile: elle tombe et n’est ralentie que par des parachutes (comme les Soyouz, qui atterrissent dans les steppes du Kazakhstan).

Le précédent vaisseau américain, la navette, revenait atterrir comme un avion. Les navettes ont transporté les astronautes américains de 1981 à 2011, mais leur coût s’est révélé prohibitif, et deux des quatre navettes initiales ont eu des accidents catastrophiques, tuant 14 membres d’équipage.

Après leur retraite, le gouvernement américain s’est tourné, sous Barack Obama, vers SpaceX et Boeing pour développer des taxis pour l’ISS. La Nasa n’assume plus la totalité des coûts et achète le service. Le programme a pris trois ans de retard.

En attendant que ces nouvelles capsules soient opérationnelles, les Russes ont l’exclusivité de l’accès humain à l’ISS. La Nasa leur achète des sièges pour ses astronautes, qui s’entraînent avec les cosmonautes russes.

Avec Dragon et le Starliner de Boeing, qui n’a pas encore été testé, la Nasa n’aura plus besoin de la Russie.

L’agence spatiale russe ne semblait guère enthousiaste. Alors que le monde spatial félicitait SpaceX et la Nasa samedi dernier, Roskosmos a tweeté, le lendemain, des félicitations à la Nasa (pas à SpaceX) mais tenu à souligner que « la sûreté des vols devait être irréprochable », allusion aux objections techniques qu’avaient soulevé les Russes sur la procédure d’approche de Dragon vers l’ISS.

Les agences spatiales professent toutefois que la coopération est excellente.

A terme, a dit le directeur du centre spatial Johnson de la Nasa, Mark Geyer, les astronautes américains continueront d’apprendre le russe, et vice-versa. « Il y aura un Russe dans nos vols, et nous aurons toujours un Américain dans les Soyouz, car nous voulons toujours avoir un équipage intégré, au cas où il y aurait un problème avec l’un ou l’autre des systèmes. »

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