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Des sujets peu réjouissants en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mercredi affichent des airs pas du tout rassurés, particulièrement dans les domaines de l'art, de l'humanitaire…

Les journaux camerounais parus mercredi affichent des airs pas du tout rassurés, particulièrement dans les domaines de l’art, de l’humanitaire ou de la jeunesse.Quittant délibérément des sphères habituellement agitées, Mutations, sous le titre «SOS des artistes : larmes du crime», se penche sur ce qu’il qualifie de mal-vivre des artistes locaux, lesquels vivent dans la précarité, pour beaucoup, finissant parfois leur carrière dans l’indigence la plus totale.

Ces dernières semaines, constate le quotidien à capitaux privés, le cri du cœur lancé par deux célèbres musiciennes à santé précaire, sur fond de cacophonie dans  la gestion du droit d’auteur, ont tôt fait de ramener sur la scène les difficultés auxquelles sont confrontés ces hommes et femmes dont certains sont arrivés au sommet de leur art.

Ceci n’a sans doute rien à voir avec le sujet, mais Repères fait état de l’instauration, par le président Paul Biya, d’un plan d’assistance humanitaire d’urgence visant à 
apporter une aide multiforme aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, victimes d’exactions sécessionnistes depuis 2016. Au total, apprend-on, ce sont 75.000 familles qui ont déjà bénéficié dudit plan, alors que 2,8 milliards FCfa ont déjà été mobilisés sur les 12,7 milliards requis, soit 1,8 milliard du gouvernement associé à ceux des Camerounais de bonne volonté, et 1 milliard venant la Chine.

La sollicitude du chef de l’État, envers les déplacés internes s’affiche en grande manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune avec la remise, la veille dans la ville de Bafoussam (Ouest) frontalière avec lesdites régions, du matériel de couchage, de denrées alimentaires et d’autres effets d’usage courant à plus de 3000 personnes victimes de la crise anglophone.

Pas suffisant, rétorque The Guardian Post qui, relayant des chiffres du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), relève que 4,3 millions de Camerounais ont actuellement besoin d’une assistance humanitaire d’urgence.

La zone anglophone continue pourtant de susciter les vives inquiétudes chez Le Messager, particulièrement en cette veille de rentrée scolaire où des forces sécessionnistes, ainsi qu’elles le font depuis fin 2016, multiplient les manœuvres en vue d’y bloquer toute activité. En panne d’idées pour sortir de l’impasse, le pouvoir de Yaoundé, soupire la publication, balbutie pendant que villes et villages se vident de leurs habitants.

Entre janvier et août 2019, a comptabilisé Mutations, ce sont 29 attaques qui ont été perpétrées contre le système éducatif dans lesdites régions. Témoignage vivant de The Guardian Post, dans une des localités où règne la terreur séparatiste, des hommes armés tendent des embuscades aux enseignants qu’ils n’hésitent pas torturer, pour dissuader toute tentative d’ouverture des classes dès lundi prochain.

Et Repères croit avoir trouvé les «ennemis de l’école», alors que leurs enfants poursuivent sereinement leurs études à l’étranger : trois leaders de la république autoproclamée d’Ambazonie dont les portrait ornent sa couverture. Le temps du dialogue, pour sortir de cette spirale, est d’une urgence absolue, alerte, dans les colonnes de Le Jour, un député membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Jean Simon Ongola.

N’oublions pas la partie septentrionale du Cameroun, semble rappeler L’œil du Sahel qui a sorti sa calculette : dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord, 63% des naissances ne sont pas déclarées aux services de l’état civil.

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