L’enquête en destitution contre Donald Trump a rassemblé des « preuves accablantes » de « conduite inappropriée » du président républicain, selon le rapport de la commission parlementaire qui a supervisé les investigations.
« L’enquête en destitution a montré que le président Trump, personnellement et par l’entremise d’agents dans et en dehors du gouvernement, a sollicité l’ingérence d’un pays étranger, l’Ukraine, pour favoriser sa campagne de réélection », selon ce rapport de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, à majorité démocrate.
« Le président a placé ses intérêts personnels et politiques au-dessus des intérêts nationaux, a cherché à miner l’intégrité du processus électoral américain et mis en danger la sécurité nationale », ajoutent les auteurs de ce rapport de 300 pages, qui doit servir de base à la rédaction des chefs d’accusation contre le président.
« Les pères fondateurs ont prescrit un remède quand un chef de l’exécutif place ses intérêts personnels au-dessus de ceux du pays: la destitution », ajoutent-ils.
La Maison Blanche a immédiatement réfuté cette analyse. « L’imposture » de l’enquête en destitution n’a produit « aucune preuve » contre Donald Trump, a déclaré la porte-parole de l’exécutif Stephanie Grisham.
« Ce rapport ne reflète rien d’autre que les frustrations » des démocrates, il « se lit comme les divagations d’un blogueur de bas étage qui s’évertue à prouver quelque chose quand il n’y a clairement rien », a-t-elle ajouté.
Le milliardaire new-yorkais est dans la tourmente parce qu’il a demandé lors d’un appel estival à son homologue ukrainien d’enquêter sur le démocrate Joe Biden, un de ses adversaires potentiels à la présidentielle de 2020.
Pendant deux mois, la commission du renseignement de la Chambre a mené l’enquête pour déterminer s’il avait abusé de ses pouvoirs pour forcer la main à Kiev, notamment en gelant une aide de près de 400 millions de dollars destinée à ce pays en guerre avec la Russie.
Selon son rapport, il existe des « preuves accablantes » sur deux sujets: « le président a conditionné une invitation à la Maison Blanche et une aide militaire à l’Ukraine à l’annonce d’enquêtes favorables à sa campagne » et il a « entravé » les investigations.
Selon ce document, « aucun président n’a bafoué à ce point la Constitution et le pouvoir de supervision du Congrès ».
Le rapport doit être adopté dans la soirée par la commission du renseignement puis transmis à la commission judiciaire, qui entamera mercredi le débat juridique pour déterminer si les faits reprochés au président justifient une mise en accusation formelle.