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Deux dissidents chinois bloqués depuis 125 jours à l’aéroport autorisés à entrer à Taïwan

Deux dissidents chinois bloqués depuis plus de quatre mois dans un aéroport taïwanais dans l'incertitude quant à leur sort ont…

Deux dissidents chinois bloqués depuis plus de quatre mois dans un aéroport taïwanais dans l’incertitude quant à leur sort ont reçu une autorisation provisoire de séjourner sur l’île, ont annoncé jeudi les autorités.

Liu Xinglian, 64 ans et Yan Kefen, 44 ans, ont passé 125 jours dans la zone de transit de l’aéroport de Taoyuan où ils sont arrivés en provenance de Bangkok en septembre.

Les deux hommes avaient fui la Chine du fait de leur militantisme politique pour se rendre en Thaïlande où le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU leur avait accordé le statut de réfugiés.

Ils avaient une nouvelle fois pris la fuite après avoir reçu plusieurs visite de la police de Thaïlande, pays connu pour renvoyer les dissidents en Chine et qui ne reconnaît pas les demandes d’asile.

Ils ont demandé l’asile au Canada et espéraient pouvoir vivre à Taïwan durant l’instruction de leur dossier.

Les services de l’immigration leur avaient refusé l’entrée car ils n’avaient pas de visa valide. Mais le gouvernement de la présidente Tsai Ing-wen, qui milite pour les droits humains, n’a pris aucune mesure pour expulser les deux réfugiés, lesquels se sont retrouvés piégés à l’aéroport.

Le Conseil des affaires continentales de Taïwan, qui gère les relations avec Pékin, a annoncé jeudi que les deux hommes avaient reçu des visas humanitaires d’un mois, renouvelables tous les mois.

« Ils devront partir un jour », a déclaré à la presse un porte-parole Chiu Chui-cheng.

Contacté par l’AFP via les réseaux sociaux, les deux hommes ont simplement déclaré: « nous allons très bien ».

L’île est dirigée par un régime rival de celui de la Chine depuis 1949 après la guerre civile entre communistes et nationalistes.

Les gouvernements taïwanais rechignaient ces dernières décennies à accueillir ceux qui fuient l’autre rive du détroit de Formose de peur de compliquer encore les relations avec Pékin ou de provoquer un afflux massif.

La législation taïwanaise ne protège pas les réfugiés et M. Chiu a souligné que ces visas humanitaires n’annonçaient pas un changement.

« Je dois souligner que l’aide que nous apportons à ces individus, ces méthodes face aux cas de demandes d’asile ne sont pas la norme », a-t-il dit.

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