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Deux semaines de manifestations et de répression à Moscou

La Russie, où l'opposition appelle à une nouvelle manifestation samedi à Moscou pour exiger des élections libres, est depuis la…

La Russie, où l’opposition appelle à une nouvelle manifestation samedi à Moscou pour exiger des élections libres, est depuis la mi-juillet le théâtre de l’un des mouvements de contestation les plus importants depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012.

– Candidatures invalidées –

Le 17 juillet, la commission électorale de Moscou invalide 57 candidatures indépendantes à l’élection du Parlement municipal, un scrutin prévu en septembre et pour lequel l’opposition est fortement mobilisée.

Parmi les candidats retoqués, des alliés du principal opposant au Kremlin, le blogueur anticorruption Alexeï Navalny, et la quasi-totalité des opposants indépendants. Il leur est reproché des vices de forme ou des irrégularités qu’ils jugent fabriqués de toutes pièces.

– Colère de la rue –

Le 20 juillet, environ 20.000 personnes, dont des figures de l’opposition, se rassemblent dans le centre de Moscou pour une action de protestation autorisée par les autorités, afin de réclamer des élections libres et équitables.

Devant la foule, M. Navalny appelle les autorités à enregistrer tous les candidats avant le samedi suivant, promettant, dans le cas contraire, une nouvelle manifestation devant la mairie.

– Navalny arrêté –

Le 23 juillet, lors d’une rencontre avec les candidats refoulés aux élections, la présidente de la commission électorale, Ella Pamfilova, reconnaît que la situation est « injuste » et promet une nouvelle vérification de leurs candidatures, mais « pas avant la semaine » suivante.

« Le Kremlin pense que nous allons oublier, avoir peur et que nous ne sortirons pas » manifester, tweete Alexeï Navalny, appelant à une nouvelle action de protestation.

Le lendemain, l’opposant annonce, dans une vidéo sur son compte Instagram, avoir été interpellé en bas de chez lui alors qu’il sortait faire un jogging et acheter des fleurs pour l’anniversaire de sa femme. Il est condamné à 30 jours de prison pour « enfreinte répétée aux règles d’organisation des manifestations ».

– 1.400 arrestations –

Le 27 juillet, la police russe interpelle, souvent de manière musclée, près de 1.400 protestataires lors d’une manifestation à Moscou, que l’opposition a maintenue sans autorisation.

Il s’agit, selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations, du plus grand nombre d’arrestations depuis le mouvement de contestation de 2012 contre le retour au Kremlin du président Vladimir Poutine, sévèrement réprimé par la police.

– Soupçons d’empoisonnement –

Le 28 juillet, Alexeï Navalny est hospitalisé pour un mal mystérieux. Les autorités évoquent une « grave réaction allergique » tandis que l’opposant, qui est rapidement renvoyé en cellule, n’a pas exclu d’avoir été « empoisonné ».

Les services de santé russes ont ensuite affirmé n’avoir détecté « aucune substance toxique » dans l’organisme de l’opposant, qui dit vouloir s’adresser à la justice.

– « Troubles massifs » –

Les autorités ont fait monter la pression d’un cran supplémentaire le 30 juillet en ouvrant une enquête pour « organisation de troubles massifs » après la manifestation du 27 juillet, une accusation lourde passible de 15 ans de prison.

Une dizaine de personnes ont été arrêtées dans cette affaire, dont cinq ont été placées en détention provisoire vendredi dans l’attente de leurs procès.

Les tribunaux russes ont également placé 88 personnes en détention provisoire et condamné 332 autres à des amendes pour participation à la manifestation du 27 juillet. Trois enquêtes pour « violences » à l’encontre de la police ont été lancées, un délit passible de cinq ans de prison.

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