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Dominic Raab, un avocat au physique de lutteur qui a fini par jeter l’éponge

Le ministre britannique chargé de la sortie de l'UE Dominic Raab est un avocat, ceinture noire de karaté et ardent…

Le ministre britannique chargé de la sortie de l’UE Dominic Raab est un avocat, ceinture noire de karaté et ardent partisan du Brexit, qui vient de porter un rude coup à la Première ministre Theresa May en claquant la porte.

Raab, 44 ans, avait été nommé en juillet 2018 au poste ultra sensible de ministre chargé de la sortie de l’Union européenne, reprenant le flambeau après la démission de son prédécesseur et mentor David Davis, lui aussi en désaccord avec la stratégie de Theresa May et le Brexit trop « doux » à son goût qu’elle négociait.

Mais contrairement à David Davis, M. Raab n’était pas chargé de mener les négociations avec Bruxelles, que Theresa May avaient alors placées sous son autorité directe, appuyée par un fidèle des fidèles, Ollie Robbins.

Eurosceptique pur jus, issu de la nouvelle garde des conservateurs britannique, Dominic Raab ne sera pas même resté cinq mois à ce poste à haut risque.

Dominic Raab est « coriace et lucide. Pas le genre de personne que vous pouvez intimider », avait déclaré en 2014 David Davis, qui louait également la « loyauté » et le sens de la discipline de son ancien directeur de cabinet.

Fils d’un réfugié juif tchèque débarqué en 1938 au Royaume-Uni et décédé d’un cancer alors qu’il n’avait que 12 ans, Dominic Raab a été élevé par sa mère dans la religion anglicane.

Originaire du comté de Buckinghamshire, au nord-ouest de Londres, il étudie le droit au sein des prestigieuses universités d’Oxford et de Cambridge.

Jeune diplômé, il commence une carrière d’avocat spécialisé en droit international dans le cabinet Linklaters, à Londres, puis intègre en 2000 le ministère des Affaires étrangères, où il travaille notamment sur les questions liées au terrorisme et à la mer.

En 2003, il part à La Haye pour diriger une équipe chargée d’oeuvrer contre les criminels de guerre, travaille sur les dossiers de Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic et Charles Taylor.

– Inspiration libérale –

Entre 2006 et 2008, il est directeur du cabinet de David Davis, alors chargé des affaires intérieures pour le Parti conservateur dans l’opposition.

Dominic Raab travaille ensuite avec le conservateur Dominic Grieve, aujourd’hui l’un des principaux rebelles conservateurs pro-UE au Parlement britannique, avant d’être élu pour la première fois en 2010 à Esher and Walton, circonscription du Surrey (sud de l’Angleterre) acquise aux conservateurs.

Esher and Walton a voté pour rester dans l’UE lors du référendum de juin 2016. Pourtant, son député avait milité au sein de la campagne officielle pour le Brexit « Vote Leave » et plaidé pour que le Royaume-Uni puisse « reprendre le contrôle » de ses frontières.

L’année 2011 lui offre des fortunes diverses. Désigné « nouveau (parlementaire) de l’année » par la revue The Spectator, il est aussi sévèrement réprimandé par Theresa May, alors ministre de l’Intérieur, pour avoir qualifié les féministes de « fanatiques insupportables ».

En 2014, le jeune député se fait un nom en présentant un amendement destiné à réduire la possibilité pour les juges de bloquer des extraditions en se basant sur des réglementations européennes.

Il rejoint en 2015 le gouvernement conservateur de David Cameron en tant que sous-secrétaire d’Etat à la Justice, son tout premier poste au sein de l’exécutif britannique, mais quitte ses fonctions en juillet 2016 quand Theresa May devient Première ministre, dans la foulée du référendum sur l’UE.

Il fait son retour au gouvernement en juin 2017, devenant secrétaire d’Etat à la Justice, puis au Logement, en janvier 2018.

D’inspiration libérale, ce pourfendeur de la bureaucratie se présente comme un défenseur de la démocratie locale, de la liberté d’expression et des baisses d’impôts.

Marié, père de deux garçons, il est 3e dan de karaté et grand amateur de boxe.

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