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Ebola en RDC: un deuxième cas à Goma renforce la menace d’une propagation de l’épidémie

Seize jours après un premier cas de maladie à virus Ebola à Goma, grande ville de l'Est de la République…

Seize jours après un premier cas de maladie à virus Ebola à Goma, grande ville de l’Est de la République démocratique du Congo, un second patient enregistré mardi renforce la menace d’une propagation de l’épidémie déjà responsable de 1.790 morts.

« Je viens d’être informé d’un cas de la maladie à virus Ebola à Goma », a déclaré à l’AFP le Dr Aruna Abedi, coordonnateur de la riposte contre Ebola dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. « C’est un monsieur qui serait venu de Mongbwalu et qui était suivi à Bunia (Ituri). Il a fui nos équipes de riposte et se retrouve à Goma », a-il précisé.

Ce cas est le deuxième enregistré dans cette ville d’environ deux millions d’habitants, située à la frontière avec le Rwanda, depuis la déclaration de l’épidémie dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri le 1er août 2018. Le premier cas avait été découvert le 14 juillet.

Dans un communiqué officiel parvenu à l’AFP, signé par le professeur et expert congolais Jean-Jacques Muyembe, il est noté : « Nos équipes de la riposte viennent de détecter et isoler un deuxième cas ce 30 juillet 2019, et a priori sans lien avec le premier cas ».

Selon ce document, le malade « est arrivé à Goma depuis le 13 juillet 2019 en provenance d’une zone minière dans la province de l’Ituri, sans signes de maladie; et a développé les premiers signes le 22 juillet 2019 ».

« Le malade est actuellement au centre de traitement Ebola de Goma pour sa prise en charge », ajoute ce communiqué signé conjointement par le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Nzanzu Kasivita Carly.

Les deux responsables congolais ont appelé la population à collaborer avec les équipes de la riposte et assuré aux « pays voisins que toutes les mesures sont prises pour renforcer la surveillance aux points d’entrée et de contrôle sanitaire ».

– Urgence sanitaire –

Cette épidémie est la plus grave de l’histoire de la maladie depuis celle ayant touché l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016. Elle a tué 1.790 personnes, selon les derniers chiffres publiés mardi.

Mi-juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’avait élevé au rang « d’urgence de santé publique de portée internationale », un statut réservé aux épidémies les plus graves.

Dans la foulée, la Banque mondiale a annoncé le 24 juillet l’octroi d’une aide pouvant aller « jusqu’à 300 millions de dollars », qui s’ajoutent aux 100 millions de dollars déjà versés par l’institution via son mécanisme d’aide d’urgence en cas de pandémie.

La « maladie à virus Ebola » (auparavant nommée « fièvre hémorragique à virus Ebola ») tient son nom de la rivière Ebola, située dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC, à l’époque Zaïre) où le virus a été repéré pour la première fois en 1976.

Elle se transmet entre humains par contacts directs, une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d’une personne malade (sang, vomissures, matières fécales…) et son « taux de létalité » est très élevé puisqu’elle tue en moyenne environ la moitié des personnes atteintes, selon l’OMS.

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