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Education, présidentielle et crise anglophone en vedette dans la presse camerounaise

Les résultats du baccalauréat de l'enseignement général inspirent plusieurs titres dans les journaux camerounais parus jeudi sans pour autant occulter…

Les résultats du baccalauréat de l’enseignement général inspirent plusieurs titres dans les journaux camerounais parus jeudi sans pour autant occulter l’élection présidentielle, la crise anglophone ou encore le retour à la quasi-normalité dans la région de l’Extrême-Nord victime, pendant 4 années, des exactions de la secte islamiste Boko Haram.L’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC) a donc publié, la veille, les statistiques nationales provisoires au lendemain de la proclamation des résultats du baccalauréat de l’enseignement général, un événement qui fait dire au quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune (CT), que le taux de réussite, au niveau national, est de 51,74%, bien meilleur que l’an dernier où le curseur se plaçait à 46,13%.

La cuvée 2018, sur le plan national, est bien meilleure que l’année d’avant, conviennent L’Anecdote et L’Essentiel avec en prime, prolonge Le Messager, la région de l’Est qui pointe en tête du classement avec 62,19% de taux de réussite.

Il s’agit d’une performance remarquable, acquiesce CT, d’autant plus que cette région avait à peine 39% de taux de réussite en 2017.

Curieusement, et bien que perturbées par la crise sécessionniste anglophone, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’affichent également sur le podium avec respectivement 60,83% et 59,77%, détaille InfoMatin.

Dans l’autre sens, et bien que toutes les régions ont amélioré leurs performances, l’Extrême-Nord (34,95%), le Nord (42,53%) et l’Adamaoua (46,75%) peuvent être considérés comme les mauvais élèves de l’OBC.

Sur le terrain de la présidentielle du 7 octobre 2018, c’est un personnage controversé qui tient le haut de l’affiche du bihebdomadaire Essingan : le président du parti des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (PADDEC), Jean De Dieu Momo, qui s’est récemment rallié à la candidature du président sortant Paul Biya.

Accusé de démarche alimentaire, ledit leader politique s’en défend, se présentant plutôt comme le bouclier du chef de l’État que certains «voulaient faire tuer par sa garde rapprochée».

La bataille de la com’ aura lieu, préviennent en chœur CT et Le Financier d’Afrique : structures internes aux formations politiques, cabinets conseils, agences en communication ou professionnels du secteur sont étroitement mis à contribution par les postulants et leurs états-majors en vue de conquérir l’électorat.

Encore plus fouillé, le dossier consacré à la présidentielle 2018 par Baromètre Communautaire qui, comme dans une course hippique, met en scène ceux qu’il qualifie de «chevaux de base, outsiders et tocards».

Passant en revue les 28 postulants «autoproclamés, déclarés, annoncés ou présumés», le journal révèle quelques traits insolites de ces personnes à travers leurs trajectoires et leurs stratégies.

Comme pour apaiser les passions, Le Messager relaie l’appel à la non-violence de la société civile aux candidats.

Sous le titre «Nord-Ouest, Sud-Ouest, Extrême-Nord : l’ONU accuse», Mutations relaie les vives préoccupations du haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, qui vient d’exprimer sa profonde inquiétude suite aux informations persistantes faisant état de violations répétées des droits de l’homme et d’abus commis dans les régions anglophones, ainsi que dans l’Extrême-Nord.

Invoquant des obstructions diverses à ses équipes désireuses de se rendre sur le terrain, le diplomate onusien, selon ce quotidien, envisage désormais d’autres options, y compris la surveillance à distance.

C’est dans les mêmes colonnes que le truculent cardinal Christian Tumi revient au-devant de la scène, pour proposer sa stratégie de retour à la paix dans les régions sécessionnistes anglophones, à travers la création d’une Commission-vérité justice et réconciliation.

Dans sa démarche, étaye The Guardian Post, le vénérable prélat catholique est également accompagné de dignitaires d’autres confessions religieuses, de membres de la diaspora et de la société civile, qui annoncent la tenue, du 29 au 30 août prochain à Buea (Sud-Ouest), d’une conférence destinée à étudier la question anglophone sous toutes les latitudes.

«Le cardinal Tumi parle à Paul Biya», ajoute Le Jour : l’archevêque émérite de Douala, la métropole économique, propose au chef de l’État des pistes de solution pour désamorcer la crise, au moment où les Nations Unies haussent le ton, exhortant notamment le gouvernement à lancer des enquêtes indépendantes sur les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité de l’État ainsi que les abus perpétrés par les éléments armés.

Et s’il y a une zone où les pouvoirs publics peuvent se targuer d’avoir ramené la paix, c’est l’Extrême-Nord où, selon CT, 1300 projets ont été répertoriés pour servir de base au redémarrage des activités plombées par les exactions de Boko Haram, «en déroute depuis plus de six mois».

Une fois approuvées par le gouvernement, les actions prioritaires identifiées seront, apprend-on encore, contenues dans un document qui servira de canevas des interventions dans la région, qu’elles proviennent des collectivités territoriales décentralisées, des partenaires techniques au développement ou des ONG et associations.

Le challenge qui interpelle aujourd’hui pouvoirs publics, populations et partenaires au développement constitue ce qu’on peut appeler la (re) construction post-conflit, l’ennemi, fortement diminué grâce à la bravoure et au patriotisme inconditionnel de l’armée, procède sporadiquement par des attaques lâches contre les forces de défense et de sécurité et les populations civiles.

«Ainsi, après la réponse militaire, il faut maintenant engager la bataille sociale et économique. C’est le sens à donner à l’initiative actuelle prise par le gouvernement pour relancer les activités socio-économiques dans la région de l’Extrême-Nord. Dans cette démarche curative, il faut chercher à déconstruire le terreau de la cause terroriste en investissant dans l’éducation et l’emploi de jeunes.»

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