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Egypte: 66 députés français appellent à la libération de défenseurs des droits humains détenus

Soixante-six députés et eurodéputés français de différents groupes politiques appellent à la libération du militant égypto-palestinien Ramy Shaath et des…

Soixante-six députés et eurodéputés français de différents groupes politiques appellent à la libération du militant égypto-palestinien Ramy Shaath et des « défenseurs des droits humains détenus arbitrairement en Egypte », dénonçant un « durcissement sans précédent de la répression », dans une tribune publiée sur le site internet du journal Le Monde.

« Le 25 janvier 2011, les Egyptiens descendaient dans les rues pour demander pain, liberté et justice sociale. Neuf ans après, le constat est sans équivoque: le changement qu’ils réclamaient ne s’est pas produit », estiment les signataires issus en majorité du parti présidentiel La République en Marche (LREM), mais aussi des Républicains (droite), des écologistes ou de l’extrême gauche.

« Nous assistons même à un durcissement sans précédent de la répression qui s’exerce aujourd’hui à l’égard de la société civile, des défenseurs des droits humains, des militants politiques, avocats et journalistes », affirment ces députés, dans cette tribune publiée vendredi à l’initiative de la députée LREM Mireille Clapot.

Figure de la révolution de 2011 et coordinateur en Egypte du mouvement BDS (prônant le boycott d’Israël), Ramy Shaath a été arrêté le 5 juillet 2019 au Caire.

Les députés français dénoncent le fait que la « détention provisoire de Ramy Shaath est régulièrement renouvelée, sans aucun fondement légal » et qu’à « plusieurs reprises, ses audiences ont même été décalées par surprise », empêchant la présence d’observateurs internationaux.

« Détenu dans des conditions inhumaines et privé de soins appropriés comme le reste de ses codétenus (ils sont dix-huit dans 25 mètres carrés), sa santé s’est détériorée », affirment les 66 députés. « Le traitement qu’il subit est emblématique de la répression en cours: dénigrement et harcèlement, arrestations de masse, disparitions forcées, procédures inéquitables, mauvais traitements en prison ».

« Il y a quelques jours, Moustafa Kassem, un ressortissant américain, est décédé en prison des suites d’une grève de la faim et de négligences médicales. Deux autres prisonniers sont morts de froid », affirment les signataires.

Ils se disent « très préoccupés par cette situation dramatique, contraire à l’ensemble des engagements internationaux pris par l’Egypte ».

« Le silence des autorités égyptiennes est assourdissant », déplorent les signataires, qui appellent « les autorités françaises à tout mettre en oeuvre » pour « la libération des défenseurs des droits humains injustement détenus en Egypte ».

Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement des atteintes aux libertés individuelles en Egypte, où le président Abdel Fattah al-Sissi poursuit depuis son arrivée au pouvoir, en 2014, une répression féroce contre toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.

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