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Egypte: au moins 7 morts dans l’attaque d’un bus de fidèles coptes

Au moins sept personnes ont été tuées et sept blessées dans une attaque vendredi en Egypte, plus d'un an après…

Au moins sept personnes ont été tuées et sept blessées dans une attaque vendredi en Egypte, plus d’un an après une attaque similaire revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), contre un bus transportant des fidèles chrétiens coptes.

Les victimes voyageaient à bord d’un bus qui a été visé par des tirs dans la province de Minya, à quelque 200 km au sud du Caire, où ils effectuaient un pèlerinage autour du monastère de Saint-Samuel.

En mai 2017, 28 pèlerins coptes, dont de nombreux enfants, avaient déjà été tués à Minya par des hommes armés, alors qu’ils voyageaient eux aussi à bord d’un bus dans les mêmes environs que l’attaque qui s’est produite vendredi.

L’EI avait revendiqué cette attaque ainsi que plusieurs attentats anti-chétiens ayant fait une centaine de morts depuis fin 2016.

Vendredi, « un bus transportant des coptes a été attaqué près du monastère Saint-Samuel (…) faisant 7 morts et 7 blessés », a déclaré une source des services de sécurité.

« Des tirs ont visé un bus transportant un groupe de coptes durant leur retour du monastère de Saint-Samuel », a précisé le parquet général, annonçant l’ouverture d’une enquête et l’envoi d’une équipe sur place.

Joint par téléphone, l’évêque Makarios de la province de Minya a indiqué que l’attaque avait « eu lieu sur la route du monastère de Saint-Samuel », précisant que le bus se rendait à Sohag à 500 km au sud du Caire.

Selon la télévision d’Etat, les forces de sécurité étaient à la poursuite des auteurs de l’attaque, qui n’avait pas été revendiquée en fin de journée.

« Mes condoléances, avec une profonde tristesse, aux martyrs qui sont tombés aujourd’hui entre les mains de traitres (…) », a écrit le président Abdel Fattah al-Sissi sur Twitter.

« Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés et je confirme notre détermination à continuer de combattre le terrorisme noir et d’en poursuivre les auteurs », a-t-il ajouté.

La dernière attaque meurtrière contre des fidèles coptes remonte à décembre 2017, lorsqu’un jihadiste de l’EI avait tué neuf personnes dans une église de la banlieue sud du Caire.

– Cible de choix –

La série noire a frappé les coptes depuis fin 2016. En décembre 2016, un attentat suicide, revendiqué par l’EI, contre une église du Caire, contiguë à la cathédrale Saint-Marc, siège du pape de l’Eglise copte orthodoxe Tawadros II, avait fait 29 morts.

En mai 2017, l’EI revendique également l’attaque contre le bus transportant des pèlerins, similaire à celle de vendredi.

Des hommes masqués avaient ordonné aux chrétiens de descendre de l’autocar et d’abjurer leur foi, avant de les exécuter.

L’Egypte avait alors répondu à cette attaque par des frappes aériennes contre des camps jihadistes en Libye voisine.

En avril, deux autres attentats de l’EI, perpétrés par des kamikazes contre deux églises à Tanta et Alexandrie (nord), ont fait 45 morts.

Le président Abdel Fattah al-Sissi avait alors décrété l’Etat d’urgence. Celui-ci a été sans cesse renouvelé depuis.

Par ailleurs, sous la menace d’extrémistes, des dizaines de familles coptes ont fui en février la région bouclée du Nord-Sinaï, théâtre d’une insurrection de l’EI.

Les extrémistes ont régulièrement attaqué les forces de sécurité, notamment depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Des centaines de policiers et soldats ont été tués en cinq années d’affrontements dans une région entièrement bouclée et totalement inaccessible pour la presse.

En février 2018, l’armée a lancé une vaste offensive contre les jihadistes dans le Sinaï. En octobre, elle revendiquait dans cette opération un bilan de plus de 450 jihadistes tués.

La communauté copte, est la communauté chrétienne la plus importante et la plus ancienne du Moyen-Orient, avec environ 10% des quelque 100 millions d’Égyptiens.

Les coptes représentent une cible de choix pour les jihadistes de l’EI et des islamistes extrémistes. Ces derniers les accusent de soutenir le président Abdel Fattah al-Sissi après que ce dernier, alors chef de l’armée, eut destitué en 2013 le Frère musulman Mohamed Morsi, élu chef de l’Etat un an plus tôt.

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