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Elections au Nigeria: le président de la Cour suprême se présente à la justice

Le président de la Cour suprême du Nigeria, dont la suspension il y a un mois par le chef de…

Le président de la Cour suprême du Nigeria, dont la suspension il y a un mois par le chef de l’Etat a provoqué une immense polémique, s’est présenté devant la justice vendredi matin, à la veille du scrutin présidentiel.

Soupçonné de fraude, Walter Onnoghen est arrivé, libre et sans pression policière, devant le Tribunal du code de conduite (CCT), juridiction spéciale qui examine les affaires de non déclaration ou fausse déclaration sur les biens des suspects, accompagné de ses gardes du corps, a constaté un journaliste de l’AFP.

Il est ensuite entré dans la cour où il attendait le président, qui avait ordonné mercredi son arrestation par la police pour l’obliger à se présenter devant la justice.

Accusé de corruption et de n’avoir pas déclaré de nombreux comptes bancaires en devises étrangères, le juge ne s’était pas présenté à l’audience prévue mercredi.

« J’ordonne donc à l’inspecteur général de la police (Mohammed Adamu) d’arrêter et de m’apporter l’accusé sans faute pour une nouvelle audience vendredi », avait alors déclaré Danladi Umar, le président du CCT.

Moins d’un mois avant le scrutin présidentiel et législatif du 16 février, le président nigérian Muhammadu Buhari avait suspendu le plus haut magistrat du pays, sans attendre sa comparution, provoquant la colère de l’opposition et du monde de la justice qui ont dénoncé une dérive autoritaire et un « coup d’Etat contre l’appareil judiciaire ».

M. Onnoghen avait intenté un recours devant la cour d’appel d’Abuja pour tenter d’annuler son procès par le Tribunal du code de conduite mais sa demande a été rejetée à l’unanimité.

Les détracteurs du chef de l’Etat voient dans ces accusations et cette suspension une chasse aux sorcières menée contre les opposants du parti au pouvoir.

La présidentielle de samedi s’annonce très disputée entre le président sortant, candidat du Congrès des progressistes (APC), et le principal mouvement de l’opposition, le Parti populaire démocratique, représenté par Atiku Abubakar, un ancien vice-président.

Le juge président la Cour suprême a autorité pour départager les candidats en cas de litige et d’accusation de fraudes.

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