InternationalAFP




En jaune et vert, les Bolsonaristes affluent à Brasilia pour l’investiture

Vêtus pour la plupart des couleurs jaune et verte du Brésil et tous avides de "changement", les partisans de Jair…

Vêtus pour la plupart des couleurs jaune et verte du Brésil et tous avides de « changement », les partisans de Jair Bolsonaro commençaient à affluer mardi vers l’esplanade des Ministères à Brasilia, à quelques heures de l’investiture du président d’extrême droite.

Venus de tout le pays, ils ont dû braver en début de matinée une pluie fine et s’équiper de capes de pluie, au bonheur des nombreux vendeurs ambulants ravis de voir les parapluies interdits en raison des mesures drastiques de sécurité.

Puis ils doivent franchir au total quatre check-points, dont le premier est installé aux abords de l’emblématique esplanade des Ministères, pour arriver au fond de l’esplanade où sont concentrés à Brasilia les trois pouvoirs: palais présidentiel du Planalto, Congrès et Cour suprême.

En fin de matinée, commençaient à se former des files d’attente de sympathisants ayant parfois parcouru des milliers de kilomètres pour assister à l’intronisation de leur héros.

Vraiment pas de quoi décourager Zé Ivan, un petit entrepreneur de l’Etat du Para (nord), venu dès le matin prendre position pour assister à la cérémonie d’investiture de Jair Bolsonaro qui devait commencer à 14H30 (16H30 GMT).

« On arrive à la fin d’un grand combat. Nous avons besoin d’une personne comme ça au pouvoir. Nous partageons les mêmes idées et nous lui faisons confiance pour rendre le Brésil meilleur et plus libre », dit-il à l’AFP.

C’est surtout la promesse de Bolsonaro d’endiguer la violence endémique qui l’a séduit.

« Nous comptons sur lui pour libérer le Brésil du joug des criminels: aujourd’hui, les criminels sont plus libres de circuler armés que les gens bien qui respectent la loi », assure-t-il, alors que Bolsonaro a promis de libéraliser rapidement le port d’arme.

Un groupe de sympathisants de Jair Bolsonaro immortalise avec une vidéo tournée sur un smartphone son franchissement du premier check-point.

« Mito! Mito! », crient-ils — le surnom donné au président d’extrême droite par ses adorateurs.

– « Un tournant » –

Mauro Penna, un enseignant de 36 ans venu également du nord du Brésil, porte un tee-shirt avec un logo NYPD de la police de New York et un blouson avec celui de la Nasa.

Il est satisfait de la position pro-américaine de Jair Bolsonaro, qui a donné tous les signaux qu’il marcherait dans les pas du président Donald Trump: rejet du multilatéralisme, des régimes cubain et vénézuelien, climato-scepticisme et liens privilégiés avec Israël.

« Cette investiture est un tournant, nous sommes très optimistes, cette fois notre pays va changer », assure-t-il, alors que M. Bolsonaro a dû en grande partie son élection facile, en octobre dernier, à un rejet brutal de la classe politique traditionnelle jugée corrompue et incompétente.

« Nous comptons sur lui pour éradiquer la criminalité et prendre des mesures libérales pour l’économie », explique-t-il.

Un peu plus loin, un homme distribue des tracts d’une église disant: « Que Dieu vous bénisse, vous et votre famille ». Le soutien des églises évangéliques a été déterminant dans la victoire de M. Bolsonaro.

Mais il a su aussi séduire la jeunesse. A 17 ans, Igor Freitas, venu de Belém, dans l’Etat du Para, a voté pour la première fois.

Il porte un tee-shirt noir et un bandeau jaune dans les cheveux avec « Bolsonaro » écrit dessus.

« Les gouvernements d’avant faisaient tous la même chose et on voit ce que ça a donné. Au moins Bolsonaro a une posture totalement différente. Et si ça marchait? », demande-t-il.

Sur l’immense pelouse près de l’Esplanade, un groupe de Bolsonaristes pose pour les photographes avec un grand drapeau d’Israël — dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu est l’un des rares dirigeants étrangers présents à l’intronisation du président Bolsonaro.

Dominant le paysage sous le ciel plombé de Brasilia, apparaît une énorme effigie gonflable de celui dans lequel une majorité de Brésiliens a placé tous ses espoirs: un Jair Bolsonaro souriant, ceint de l’écharpe présidentielle jaune et verte et faisant le signe de la victoire.

Une victoire que quasiment aucun analyste politique n’aurait prédite il y a seulement six mois.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne