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Erdogan à Alger pour discuter Libye et coopération économique

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche à Alger pour une visite de 48 heures afin d'évoquer la…

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche à Alger pour une visite de 48 heures afin d’évoquer la situation en Libye, où est menacée une fragile trêve, une crise régionale dans laquelle l’Algérie veut jouer un rôle de médiateur.

La coopération économique sera également au menu du déplacement de M. Erdogan, qui est accompagné par une importante délégation d’hommes d’affaires. La Turquie est le premier investisseur étranger en Algérie.

M. Erdogan a été accueilli par son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune et les deux chefs d’Etat se « concerteront » notamment « sur les questions internationales d’intérêt commun », a seulement précisé l’agence algérienne APS. Les détails du programme de M. Erdogan à Alger, première étape d’une tournée africaine, n’ont pas été divulgués.

« Nous allons organiser un forum économique en Algérie où nous avons la première place parmi les investisseurs étrangers », a déclaré avant son départ M. Erdogan lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Istanbul.

« Nous allons également discuter des derniers développements dans notre région, spécialement en Libye », a-t-il ajouté.

MM. Erdogan et Tebboune se sont déjà rencontrés dimanche dernier à l’occasion du sommet international de Berlin consacré à la crise libyenne.

Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée entre le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

La Turquie soutient ouvertement le GNA de Fayez al-Sarraj, et a récemment autorisé l’envoi de militaires dans le pays tandis que l’Algérie est soucieuse de rester à « équidistance » des deux belligérants et rejette « toute ingérence étrangère ».

L’Algérie, qui partage près de 1.000 kilomètres de frontière avec la Libye, a multiplié ces dernières semaines les consultations pour tenter d’oeuvrer au règlement politique d’un conflit qui menace la stabilité régionale.

Dans ce cadre, Alger a accueilli jeudi une réunion des pays voisins de la Libye. Selon un communiqué publié à l’issue de la réunion, les participants « ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans le processus de dialogue, sous les auspices de l’ONU, avec le concours de l’Union africaine et des pays voisins de la Libye, en vue de parvenir à un règlement global, loin de toute interférence étrangère ».

Mais dimanche, la Mission des Nations unies en Libye (Manul) a dénoncé la poursuite des violations de l’embargo sur les armes en Libye, malgré les engagements pris lors de la conférence de Berlin, et a exhorté les deux camps à respecter un cessez-le-feu précaire.

Le président turc a récemment mis en garde contre une propagation du « chaos libyen » en Méditerranée si le calme ne s’impose pas.

Sur le plan bilatéral, priorité à l’économie: M. Erdogan présidera dimanche après-midi avec le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad un forum d’affaires algéro-turc afin de donner « une nouvelle impulsion » au partenariat économique dans les domaines « de l’industrie, du tourisme, de l’agriculture et des énergies renouvelables ».

En 2017, la Turquie a détrôné la France en matière d’investissements étrangers en Algérie.Près de 1.000 entreprises turques sont implantées dans ce pays, selon l’APS.

Durant les 11 premiers mois de 2019, les échanges commerciaux algéro-turcs ont dépassé les 4 milliards de dollars, faisant de la Turquie le cinquième partenaire commercial de l’Algérie après la Chine, la France, l’Italie et l’Espagne, selon des chiffres officiels algériens.

L’objectif est que les échanges commerciaux atteignent dans les prochaines années 10 milliards de dollars par an.

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