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Estonie: une libérale europhile et un tribun d’extrême droite en lice

Kaja Kallas, fille d'un ancien commissaire européen, et un tribun d'extrême droite affrontent dimanche dans les urnes le Premier ministre…

Kaja Kallas, fille d’un ancien commissaire européen, et un tribun d’extrême droite affrontent dimanche dans les urnes le Premier ministre centriste estonien Juri Ratas.

Voici les trois principaux candidats au poste de chef du gouvernement:

– Juri Ratas –

Il est l’un des plus jeunes dirigeants du monde quand il accède au poste de Premier ministre vers la fin 2016, à l’âge de 38 ans.

Ayant fait des études de droit et d’économie, il a acquis une solide expérience politique comme maire de Tallinn entre 2005 et 2007. Il a lancé à l’époque le prix de la Capitale verte de l’Europe, devenu un programme récompensant chaque année une ville européenne désignée par la Commission européenne.

En 2007, Ratas est élu au parlement sur les listes du parti Centre et devient porte-parole adjoint de sa formation.

En 2016, il succède à la tête du parti à Edgar Savisaar, affaibli par ses liens supposés avec la Russie, alors que les rapports avec Moscou se tendent après l’annexion de la Crimée.

Ce remaniement au sommet ouvre la voie à une coalition conduite par le Centre et la formation de son gouvernement en novembre 2016.

Ratas, 40 ans, est marié et père de quatre enfants.

– Kaja Kallas –

Diplômée en droit et en administration des affaires, élue députée en 2011 et députée européenne en 2014, Kaja Kallas est arrivée à la tête de la Réforme, le principal parti libéral d’opposition, en avril 2018.

Europhile convaincue, âgée de 41 ans, elle est la fille de l’ancien Premier ministre Siim Kallas, qui a lui aussi dirigé la Réforme avant d’occuper le poste de commissaire européen aux Transports entre 2010 et 2014.

Elle a figuré fréquemment sur la liste des députés européens les plus influents. En 2017 elle a été classée par Politico parmi les femmes les plus influentes à Bruxelles et par le think tank VoteWatch parmi celles qui comptent dans la politique de l’économie numérique.

Kaja Kallas soutient avec passion les innovations technologiques et affirme que les réglementations ne doivent pas bloquer la révolution numérique. Elle défend notamment les droits des PME, en combattant les frontières dans le monde numérique qui, selon elle, freinent l’émergence d’entreprises novatrices.

– Mart Helme –

Né en 1949, le leader du parti d’extrême droite ERKE est nettement plus âgé que ses deux concurrents.

Son père fut un vétéran de la Légion estonienne, une unité composée de soldats – certains incorporés de force et d’autres volontaires – ayant fait partie des forces SS de l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Historien de formation, Helme est entré dans la diplomatie en 1994, peu de temps après la fin de l’occupation soviétique en 1991. Il a représenté son pays comme ambassadeur à Moscou entre 1995 et 1999.

Puis il est entré en politique au début du XXIe siècle, comme fondateur et chef d’EKRE (Parti conservateur d’Estonie).

Son fils Martin Helme est vice-président d’EKRE et chef de ses parlementaires.

En 2015, le parti a obtenu sept sièges au parlement qui en compte 101. Il devrait rafler environ 20% des voix dimanche.

EKRE s’oppose au mariage entre personnes de même sexe, à la réinstallation de réfugiés par l’UE et demande la réduction du financement public de l’interruption de grossesse.

Il est eurosceptique, propose un référendum sur les relations avec l’UE, mais ne va pas jusqu’à demander ouvertement un Estxit, prônant plutôt une décentralisation de l’Union. Hostile à la Russie, il soutient l’appartenance à l’Otan.

M. Helme a exprimé en public des vues xénophobes, sexistes et homophobes. Parmi les membres de son parti, on compte des personnes condamnées pour des actes de violence et des sympathisants nazis.

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