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Etats-Unis: le bal (encore) masqué des prétendants démocrates à la présidentielle

Sorties de livres, visites à répétition dans les États clés: une myriade de prétendants démocrates à la présidentielle américaine de…

Sorties de livres, visites à répétition dans les États clés: une myriade de prétendants démocrates à la présidentielle américaine de 2020 se range déjà sur la ligne de départ. Mais beaucoup avancent encore masqués.

Il s’agit de saisir le moment parfait: ni trop tôt, au risque de se brûler les ailes, ni trop tard, quand les meilleurs conseillers et donateurs seront déjà occupés.

Le temps presse pourtant, avec en face un président républicain, Donald Trump, en campagne quasi permanente pour sa réélection.

Et le champ de candidats potentiels est vaste. Trop, s’inquiètent certains stratèges. Un signe enthousiasmant de vigueur, à même de terrasser le président sortant, rétorquent les autres.

Même pas « peur », a réagi le milliardaire républicain, dans un entretien au tabloïd New York Post. « Je ne pourrais pas rêver mieux que ceux dont j’ai entendu parler pour l’instant ».

Voici une liste non exhaustive.

. Les vétérans

– Joe Biden: surfant sur un fort capital sympathie, l’ancien vice-président de Barack Obama arrive en tête des rares sondages. Mais il reconnaît, à 76 ans, que les questions sur son âge sont « légitimes ».

– Bernie Sanders: sérieux challenger de Hillary Clinton en 2016, le sénateur de 77 ans dit attendre de voir s’il est le « mieux placé » pour battre Donald Trump.

– Les revenants: deux anciens candidats malheureux, John Kerry, 74 ans, et Hillary Clinton, 71 ans. Leurs messages sur un possible retour ont surtout suscité un soupir exaspéré.

. La star du moment

– Beto O’Rourke: le quadragénaire charismatique a perdu son élection pour un siège au Sénat américain le 6 novembre, mais il a gagné un nom.

Portée bien au-delà de son Texas, par des personnalités ultra-médiatiques comme Beyoncé, la vague d’enthousiasme pour « Beto » ne s’est pas écrasée.

Au contraire: mêlant programme progressiste à un message qui plaît aussi aux électeurs centristes, l’élu de la Chambre des représentants, 46 ans, a entrouvert cette semaine la porte pour 2020.

« Je n’ai jamais vu un candidat au Sénat, y compris Obama en 2004, qui ait inspiré le même niveau d’enthousiasme », vient d’écrire un ancien conseiller de l’ex-président, Dan Pfeiffer, en plaidant vivement pour qu’O’Rourke se lance.

Certains n’ont pas attendu sa décision. « Enrôlez Beto 2020 » (draftbeto2020.org) est le nom d’un site lancé ces derniers jours pour rassembler ses soutiens. « Nous croyons si fortement en sa candidature potentielle que nous estimons essentiel de commencer à nous organiser dès maintenant ».

. Les sénateurs

– Sherrod Brown: sans effet de manches, le sénateur de 66 ans a confié après les récentes élections de mi-mandat qu’il envisageait de se lancer.

Son palmarès électoral plaide en sa faveur. Nettement à gauche sur les questions de société, défenseur des ouvriers de son Ohio industriel, il vient d’être réélu haut la main dans cet État clé pour tout aspirant à la Maison Blanche, qui avait donné une nette victoire à Donald Trump en 2016.

– Autre sénatrice du « Midwest » triomphalement réélue, Amy Klobuchar figure aussi dans les pronostics.

– Elizabeth Warren: conférence sur les affaires internationales, passes d’armes « twitteresques » avec Donald Trump, la progressiste de 69 ans se positionne clairement, mais sans confirmer. Signe révélateur: après avoir soigneusement évité pendant cinq ans les journalistes dans les couloirs du Sénat, elle s’est soudainement mise à communiquer chaleureusement à la rentrée.

– Deux progressistes, les seuls sénateurs démocrates noirs, Kamala Harris (Californie) et Cory Booker (New Jersey), ainsi que la sénatrice de New York Kirsten Gillibrand, semblent aussi partants. Charismatiques, ils viennent toutefois des côtes américaines, souvent associées à l’establishment, qui a du mal à séduire les centristes.

. Les milliardaires

– Michael Bloomberg: ex-maire de New York et l’un des hommes les plus riches du monde, le septuagénaire s’est de nouveau déclaré démocrate en octobre, après avoir été indépendant et républicain. Bouillant homme d’affaires contre homme d’affaires confiant, le duel avec Donald Trump promettrait d’être juteux.

Un autre maire pourrait se lancer: Eric Garcetti, de Los Angeles, ainsi que l’ex-maire de San Antonio, Julio Castro.

– Oprah Winfrey: la vedette de télévision a démenti, mais reste la sempiternelle candidate potentielle.

– Les noms du milliardaire écologiste Tom Steyer et de l’ancien patron de Starbucks Howard Schultz circulent également.

. Les outsiders

Plusieurs ont officiellement déclaré leur candidature, comme l’avocat Michael Avenatti, qui défend l’actrice porno Stormy Daniels contre Donald Trump.

On parle aussi de plusieurs gouverneurs moins renommés.

Beaucoup de prétendants ont en tout cas commencé à sillonner l’Iowa et le New Hampshire, les États américains où seront organisées les premières primaires début 2020.

Premier à entrer en action, et de loin, dans l’Iowa, avec déjà 20 visites, John Delaney, élu à la Chambre des représentants. Il s’est lancé dès juillet 2017! Problème: tout le monde l’ignore ou presque.

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