InternationalAPA




Eto’o, Mugabe, politique et justice en vedette dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus ce lundi se font l'écho de la retraite annoncée de la star nationale du football Samuel…

Les journaux camerounais parus ce lundi se font l’écho de la retraite annoncée de la star nationale du football Samuel Eto’o Fils, de même qu’ils s’intéressent à l’actualité politico-judiciaire ainsi qu’à la disparition de l’ex-président zimbabwéen, Robert Mugabe.En costume et nœud papillon, la main droite levée à la manière d’un artiste quittant la scène, le goléador et ancien capitaine de la sélection, les Lions indomptables, orne la couverture de L’Indépendant qui titre : «Samuel Eto’o : the end». C’était «Eto’o fils du Cameroun», salue Le Jour sous forme de baisser de rideau.

«L’artiste se retire», applaudissent également en chœur le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et son confrère à capitaux privés Mutations, évoquant la fin de deux décennies prolifiques, pour le meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) avec 18 réalisations.

Considéré comme un des plus grands joueurs africains de tous les temps, Samuel Eto’o Fils a, rappelle L’Essentiel, remporté les Jeux olympiques de Sydney en 2000 et deux CAN (2000-2002) avec le Cameroun, été élu quatre fois meilleur joueur africain de l’année, record codétenu avec l’Ivoirien Yaya Touré. Dans son pays, rappelle le bihebdomadaire, il s’agit d’une icône à l’instar de Roger Milla.

Nommé au sein du Conseil du président de la Confédération africaine de football (CAF), notamment pour assurer les relations avec les fédérations, Samuel Eto’o compte bien troquer ses crampons contre le costume d’entraîneur, prévient Défis Actuels, qui lui consacre pas moins de 3 pages.

Sauf que, relativise The Guardian Post, avoir été un pur talent sur le terrain pendant 20 ans n’en fait pas forcément le meilleur sur le banc de touche. Dans tous les cas, tranche Cameroon Tribune, le «grand 9» est un homme charismatique ayant également fait ses preuves dans d’autres domaines à l’instar de la lutte contre le racisme, ou encore du droit à l’éducation et à la santé des enfants.

Aussitôt sorti des arènes sportives, voici que Défis Actuels, Eden, L’Anecdote, Le Jour, Essingan, Mutations et The Guardian Post rappellent qu’en fin de semaine dernière s’est ouvert, au tribunal militaire de la capitale, Yaoundé, le procès du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto et une centaine de ses partisans accusés, entre autres, d’«insurrection», «hostilité contre la patrie» et «rébellion».

«Ça commence bien», soupire Le Jour à propos de ce procès sous haute tension : plusieurs militants arrêtés pour s’être un peu trop rapprochés du lieu d’une audience à huis clos, puis relâchés, des médias refoulés et, finalement, une impression de gâchis politique, s’agissant de prévenus ayant simplement, et pacifiquement, décidé de dénoncer le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre 2018.

C’était un show judiciaire, acquiesce Mutations, pendant que Défis Actuels et L’Anecdote décrivent le film d’une audience sous haute tension et que La Voix du Centre plante le décor d’«un déni de justice». Cameroon Tribune et Le Messager, pour leur part, annoncent le renvoi de la cause au 8 octobre.

À tous ceux qui se plaignent de ce que le procès se déroule devant un tribunal spécial, La Nouvelle rappelle cette «ruse de l’histoire» : depuis de longs mois, le président du MRC et ses avocats usent de tous les artifices juridiques pour que les prévenus ne soient pas jugés par le tribunal militaire alors que c’est M. Kamto himself qui, en son temps, a présidé la commission en charge de la mise sur pied des textes régissant actuellement ladite cour.

Avec la prétention proclamée de relater «les coulisses de l’affaire Kamto», L’Indépendant rentre de plain-pied dans la grogne actuelle des avocats du pays qui annoncent une grève du 16 au 20 septembre, un mouvement présenté comme une autre «bombe à retardement», pour le pouvoir.

Les choses semblent même se corser, répond en écho The Sun, précisant que la réunion de crise, convoquée la semaine dernière par le gouvernement, n’a pas permis de lever les équivoques. Totalement paniqué, le gouvernement se bat pour empêcher les avocats de faire grève, appuie The Guardian Post.

Ce sujet faisait-il partie du menu du discours avorté du chef de l’État, samedi dernier ? InfoMatin, Mutations et La Voix du Centre ne sont pas loin de le croire, qui ici semblent avoir été les seuls dans le secret de cette adresse exceptionnelle de Paul Biya, pour laquelle les médias à capitaux publics avaient déjà été mobilisés pour son enregistrement au palais présidentiel, et qui a avorté à la dernière minute sans la moindre explication.

Lunettes noires au-dessus d’un cri silencieux, la main droite ouverte en signe d’exhortation, Robert Mugabe occupe quasiment les trois-quarts de la couverture de The Post. Le bihebdomadaire de langue anglaise consacre un dossier à la vie et à l’œuvre de l’ex-président du Zimbabwe décédé vendredi à l’âge de 95 ans.

Un autre dirigeant révolutionnaire africain tire sa révérence, titre Eden, alors que Cameroon Tribune évoque revient sur ses batailles pour la libération de son pays du joug de l’apartheid.

Avec lui, la toile perd son plus grand citateur, soupire L’Essentiel : les internautes ont souvent fait de Robert Mugabe l’auteur de plusieurs proverbes, conseils et blagues, et sa disparition est saluée par une touche d’humour à la hauteur de ses citations.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne