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Explosion de joie en Bolivie après la démission d’Evo Morales

Des centaines de Boliviens ont rempli dimanche la place Murillo à La Paz, face au palais présidentiel, pour fêter la…

Des centaines de Boliviens ont rempli dimanche la place Murillo à La Paz, face au palais présidentiel, pour fêter la démission d’Evo Morales, qui a dirigé le pays durant près de 14 ans.

« Ceci est mon seul drapeau! », criait un jeune manifestant portant un casque de chantier blanc et qui agitait l’étendard rouge, jaune et vert de la Bolivie.

Pendant ce temps, la police retirait des bâtiments officiels, dont le Parlement, le Tribunal électoral et le commandement de la police, la Whiphala, le drapeau andin indigène multicolore qu’Evo Morales a introduit comme symbole national en 2009.

« Cet imbécile (Morales), qui ne sait pas réfléchir, est parti par la fenêtre, quelle bonne nouvelle ! On est heureux », confie à l’AFP Reggina Sojas, commerçante de 61 ans, venue célébrer l’événement sur l’avenue El Prado, principal axe de La Paz.

Peu avant, Luis Fernando Camacho, le dirigeant le plus visible et radical de l’opposition, s’était rendu au siège du gouvernement à La Paz pour y remettre symboliquement une lettre de démission à signer par Evo Morales, ainsi qu’un exemplaire de la Bible.

« Quel moment de gloire pour nous ! On est vraiment contents, vive la démocratie », se réjouissait aussi Ricardo Revilla, employé de banque de 37 ans.

A quelques pas de là, à un des coins de la place Murillo, des policiers d’une unité qui s’était mutiné contre le président éclatait de joie au côté des manifestants à qui ils faisaient face il y a encore quelque jours.

– Policiers qui prient –

A l’autre bout du pays, à Santa Cruz, 900 km à l’est de La Paz, une femme agitait un drapeau bolivien en remerciant « Dieu de nous avoir libéré du dictateur », comme ses adversaires appelaient Evo Morales.

« Nous sommes contents que la démocratie soit de retour après tant de tyrannie », s’est réjoui un jeune manifestant.

Des responsables locaux de la police ont prié à genoux devant les portes de la cathédrale.

A Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie, un groupe de personnes s’est réuni sur la place d’Armes, où la république a été fondée en 1825, pour entonner l’hymne national. « Mourir avant de vivre en esclave », disent les paroles.

« Nous n’allons pas bouger de la rue jusqu’à ce que le dictateur, l’assassin quitte le palais », a déclaré l’ancienne candidate à l’élection présidentielle Ruth Nina, qui préside une association de femmes de policiers, aux portes d’une caserne de La Paz, où se trouvaient des policiers mutins.

A l’autre bout du spectre, dans la ville d’El Alto, cité sur les hauteurs de La Paz et considéré comme acquise à Evo Morales, des incidents ont éclaté.

Une foule a essayé de s’en prendre à une caserne de police, avant d’être repoussée par des gaz lacrymogènes. Une demi-douzaine de personnes ont été arrêtées, selon les médias locaux.

Par ailleurs, un dépôt de bus au sud de La Paz a été incendié avec des nombreux véhicules à l’intérieur et des médias faisaient état de pillages.

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