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Exposition de David Olère au musée de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz

Une grande exposition de peintures de David Olère, un survivant de l'ancien camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau et témoin de ses…

Une grande exposition de peintures de David Olère, un survivant de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau et témoin de ses horreurs, a été inaugurée mardi au musée du camp.

« Son œuvre est exceptionnelle parce que sans lui (David Olère) on ne saurait pas ce qui se passait à l’intérieur d’un crématoire, a déclaré à l’AFP Serge Klarsfeld, président de l’association « Fils et filles de déportés juifs de France » lors de l’inauguration de l’exposition, « On n’aurait même pas la vision de la chambre à gaz ».

« Cette exposition intervient quelques jours après le massacre de la synagogue de Pittsburgh. L’antisémitisme est toujours actif, peut-être plus que jamais », a-t-il ajouté se référant à la pire tuerie antisémite jamais perpétrée aux Etats-Unis, qui a fait onze morts.

Intitulée « David Olère, celui a qui survécu au crématoire numéro III », l’exposition réunit 19 tableaux appartenant au musée, ainsi que plus de 6O autres, empruntés, entre autres, au mémorial Yad Vashem à Jérusalem.

Né en 1902 à Varsovie de parents juifs, Olère a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts, avant de s’installer en 1918 à Berlin, puis à Paris.

Considéré comme membre de l’école de Paris, avec Pablo Picasso, Marc Chagall, Amadeo Modigliani et Henri Matisse, il gagne sa vie en réalisant des affiches et des décors de cinéma pour de grands studios comme Paramount Pictures, Fox et Gaumont.

Déporté par les nazis à Auschwitz en 1943, il y est contraint de travailler au Sonderkommando, une unité spéciale chargée de l’exploitation des crématoriums et des chambres à gaz.

En janvier 1945, Olere figure parmi les prisonniers d’Auschwitz évacués par les nazis vers le IIIe Reich où il est libéré par les troupes américaines en mai de la même année.

Dans ses dizaines de dessins et de peintures créés par la suite, il a dépeint Auschwitz avec des détails crus sans précédent.

Il est mort en 1985 à Paris.

« C’est la seule collection iconographique réalisée du point de vue d’un témoin oculaire », a écrit Agnieszka Sieradzka, historienne de l’art chargée de la collection du musée d’Auschwitz.

Pour le petit-fils de David d’Olère, Marc, l’exposition peut servir d’avertissement.

« On voit très bien qu’actuellement il y a une montée très inquiétante des nationalismes et des populismes en Europe et donc j’espère que cette exposition contribuera à informer la jeune génération des dangers de ce genre d’idéologies et que ça contribuera à les en protéger », a-t-il déclaré.

Auschwitz-Birkenau est devenu un symbole de l’extermination des Juifs par le régime nazi. Un million de Juifs ont trouvé la mort dans ce camp entre 1940 et 1945. Plus de 100.000 autres détenus, dont des Polonais non juifs, des Roms, des prisonniers soviétiques et des résistants y ont également péri.

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