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Extradition de François Compaoré: décision prévue le 5 décembre

La justice française doit rendre le 5 décembre sa décision sur la demande d'extradition de François Compaoré vers le Burkina…

La justice française doit rendre le 5 décembre sa décision sur la demande d’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où ce frère du président déchu est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998, a-t-on appris vendredi de sources concordantes, confirmant une information de RFI.

Mercredi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a examiné les nouveaux éléments qu’elle avait réclamés en juin au Burkina Faso, selon ces sources.

Le parquet général a donné un avis favorable à cette extradition, a précisé une source judiciaire.

La défense de François Compaoré, 64 ans, a pour sa part demandé le rejet de cette demande qu’elle juge irrégulière, a fait savoir à l’AFP son avocat Pierre-Olivier Sur.

Elle accuse aussi le magistrat instructeur burkinabè de « faux en écriture publique », le soupçonnant d’avoir rajouté des éléments à charge dans un vieux témoignage pour tenter de démontrer l’implication directe de M. Compaoré dans l’assassinat de Norbert Zongo en décembre 1998.

« L’Etat burkinabè veut extrader François Compaoré à tout prix, quitte à abolir la peine de mort, à adopter un nouveau code pénal, à ratifier un nouvel Accord de coopération avec la France et à réécrire le code de procédure pénale », s’étonne Me Sur qui dénonce « l’aspect hautement politique » du dossier.

François Compaoré avait été arrêté à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle fin octobre 2017, en vertu d’un mandat d’arrêt émis le 5 mai. Il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, le journaliste Norbert Zongo et trois personnes qui l’accompagnaient avaient été retrouvés morts calcinés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 à Sapouy (sud du Burkina Faso).

Classé en 2003, après un « non-lieu » en faveur du seul inculpé, le dossier Zongo a été rouvert à la faveur de la chute du président Blaise Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir.

Son frère François Compaoré s’est enfui du Burkina pendant l’insurrection populaire de 2014. Il s’était alors réfugié en Côte d’Ivoire, pays dont il a obtenu la nationalité, et faisait régulièrement des aller-retour entre Abidjan et Paris.

Le 15 décembre 2015, trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré, ont été inculpés dans l’enquête sur la mort de M. Zongo et de ses compagnons.

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