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Fait divers et élections en couverture des journaux camerounais

La dispersion, la veille dans la capitale, Yaoundé par les forces de maintien de l'ordre, d'une procession funèbre d'enseignants suscite…

La dispersion, la veille dans la capitale, Yaoundé par les forces de maintien de l’ordre, d’une procession funèbre d’enseignants suscite la désapprobation des journaux camerounais parus vendredi, avec en bonus les dernières nouvelles de la campagne pour le scrutin législatif et municipal du 9 février«Hommage à Boris Kevin Njoni Tchakounte», titre Le Soir. Des enseignants, touchés par le drame de leur confrère, se sont déplacés massivement pour accompagner leur collègue, relate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune à propos de l’enseignant de mathématiques de 26 ans, poignardé par son élève de la classe de 4ème espagnole alors qu’il donnait cours le 14 janvier dernier dans un lycée de Yaoundé, la capitale.

Sauf que la procession funéraire a été brutalisée par les forces de maintien de l’ordre, tranche The Guardian Post, la police s’étant mêlée au deuil pour offrir du gaz lacrymogène et des canons à eau à des femmes et hommes rendant un dernier hommage à un collègue. «Dès les premiers jets d’eau, raconte Mutations, des enseignants en toges s’asseyent à même le sol. Les forces de maintien de l’ordre ne démordent pas. Une épaisse couche de fumée flotte dans l’air. Les dispensateurs du savoir sont pulvérisés d’eau souillée. C’est à ce moment que ces derniers se lèvent et prennent la fuite.»

Dans le cafouillage ambiant, une enseignante s’écroule et a du mal à respirer. Ses camarades qui viennent à son chevet sont immédiatement interpellés par les forces de maintien de l’ordre. Ce fut de la sauvagerie à ciel ouvert, témoigne Le Jour : cela ne leur suffisait pas d’être endeuillés et brutalisés, puisqu’une vingtaine d’entre eux ont été interpellés sans ménagement.

La police saute sur les enseignants, s’indigne Le Messager, constatant que la cérémonie de mise en bière s’est transformée en véritable chasse aux «seigneurs de la craie». La vigilance des forces de l’ordre a été alertée quand a démarré une manifestation non autorisée, justifie mollement Cameroon Tribune. C’est de ce genre de répression que la révolte prend corps, prévient Mutations.

Tournant cette page triste, la même publication s’exerce au bilan de la première semaine de campagne pour les législatives et municipales du 9 février. Pour constater, que ce soit du côté de l’opposition ou du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), qu’elle a été caractérisée par une volonté manifeste de quadrillage du terrain, le mérite étant incontestablement la volonté affichée de mobiliser et d’éconduire le mot d’ordre de boycott de certaines formations.

Par ces temps de décentralisation effective, les Camerounais s’intéressent de nouveau à la chose politique, se réjouit Signatures, blâmant qui aiment gérer sans parfois rendre compte, même si après ils rendront gorge. The Post décrit également des batailles féroces sur le terrain, pour la conquête des sièges de députés et de conseillers municipaux.

«Il y a un drôle de mariage dans le Boyo (Nord-Ouest) !» s’exclame pour sa part The Guardian Post : dans ce département anglophone, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), qui a vu sa liste à la députation disqualifiée, fait ouvertement campagne pour son ennemi juré, le Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire. Il y a des coalitions dans l’air, ajoute Cameroon Tribune, mais à propos des scrutateurs appelés à surveiller les opérations dans les bureaux de vote, le 9 février.

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