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Flambée des prix de consommation des ménages au Cameroun (rapport)

Les prix à la consommation finale des ménages ont bondi de 1,4 et 2,8% en février à Douala et Yaoundé,…

Les prix à la consommation finale des ménages ont bondi de 1,4 et 2,8% en février à Douala et Yaoundé, les métropoles économique et politique du Cameroun, selon les résultats d’une enquête publiée lundi par l’Institut national de la statistique (INS).Pendant la période étudiée, l’indice des prix à la consommation (IPC) est également passé à 0,2 et 0,8% dans l’une et l’autre ville, après avoir régressé de 0,5% en janvier d’avant, une hausse mensuelle attribuée principalement au renchérissement des prix des produits alimentaires, des boissons alcoolisées et tabacs, des meubles, articles de ménage et d’entretien courant du foyer.

À Douala, par rapport à la période correspondante en 2018, le niveau général des prix progresse au même rythme que le mois précédent (+2,2%), une hausse provenant principalement de l’accroissement des prix des biens et services divers (+4,4%), des restaurants et hôtels (+4,2%),des boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants (+4,1% après +3,9% le mois précédent), ainsi que des produits alimentaires(+3,7%).

Sur les douze derniers mois, le niveau général des prix dans cette ville a progressé de 1,1%, après +0,9% en janvier 2019 et avec un taux d’inflation sous-jacent de 1,1%.

Les tensions inflationnistes observées à Douala n’ont donc pas été seulement entretenues par les produits frais (+1,4%), fait observer l’INS, relevant par ailleurs que les prix de l’énergie ont baissé de 0,2%, alors que ceux des biens importés progressaient de 2,3% et ceux des biens locaux de 0,7%.

S’agissant de Yaoundé, et par rapport à la période correspondante en 2018, le niveau général des prix a augmenté de 2,7%, après +2,0% de janvier 2019, une hausse attribuée principalement au renchérissement des prix des produits alimentaires(+5,8%), des restaurants et hôtels (+4,8%), des articles d’habillement et chaussures (+2,4%) ainsi que ceux de l’enseignement (+2,1%).

Sur les douze derniers mois, le niveau général des prix dans la capitale, où l’inflation est en outre plus d’origine externe(+2,5%)qu’interne(+1,2%), croît de 1,5% en février 2019, après +1,3% le mois précédent avec un taux d’inflation sous-jacent se situant à 1,9%.

Sur toute l’année 2018, l’INS a par ailleurs noté un taux d’inflation en accélération de 1,1%, après une évolution de 0,6% en 2017, une remontée du niveau général des prix due en grande partie au renchérissement des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (1,2%), des articles d’habillement et chaussures (1,9%) ainsi que des restaurants et hôtels (1,7%).

Contrairement aux prix des boissons alcoolisées et non alcoolisées, qui viennent de connaître une augmentation comprise entre 50 et 100 FCFA au détail, le rapport ne prévoit pas de hausse des prix des produits pétroliers à la pompe pendant l’année en cours.

Par ailleurs, met en garde l’INS, la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sécessionniste persistante, pourrait perturber davantage la production agricole locale et les activités de la Cameroon Development Corporation (CDC), considérée comme la plus grande entreprise agro-industrielle (banane, hévéa et palmier à huile) nationale et aujourd’hui au bord de la ruine.

Pour 2019, où le taux d’inflation pourrait se situer autour de 2%, soit en deçà de la norme communautaire (3%), l’INS exhorte le gouvernement à poursuivre sa politique d’inclusion socioéconomique, notamment par le maintien du soutien aux services sociaux de base, par un approvisionnement des marchés, à prix raisonnables, en produits alimentaires de grande consommation et par l’intensification de la lutte contre les pénuries artificielles.

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