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Fonctionnaires: ENA, services publics, effectifs… les propositions de Macron

Suppression des grands corps de l'Etat et de l'ENA, création de maisons de services au public dans les cantons et…

Suppression des grands corps de l’Etat et de l’ENA, création de maisons de services au public dans les cantons et renoncement à l’objectif de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires: le président Macron a expliqué jeudi comment il souhaitait réorganiser l’administration pour « remettre plus de fonctionnaires sur le terrain ».

SUPPRIMER L’ENA ET LES « GRANDS CORPS »

Le chef de l’Etat a confirmé son intention de « supprimer, entre autres, l’ENA », non pas « pour se donner le plaisir de supprimer » l’École nationale d’administration, mais « pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux ».

« Sur ce sujet, je ne crois pas du tout au rafistolage: si vous gardez les mêmes structures, les habitudes sont trop fortes, les habitudes sont là », a-t-il dit.

Il a par ailleurs souhaité la fin du système des « grands corps » des hauts fonctionnaires, soulignant que ceux-ci ne devaient pas « tout de suite accéder aux postes suprêmes et être garantis de ne jamais les quitter ».

Déplorant que la haute fonction publique ne « ressemble pas » à la société, et reste très peu accessible aux classes sociales les moins favorisées, le président a souhaité « davantage de passerelles tout au long de la vie professionnelle, pour permettre, avec des règles de déontologie extrêmement strictes, à des gens qui viennent du privé, du monde associatif, d’intégrer la haute fonction publique à différents moments ».

Il a également affirmé la nécessité de « repenser la formation » des hauts fonctionnaires, afin « qu’elle soit plus ouverte au monde académique, à la recherche, à l’international, au monde universitaire ».

PLUS DE FONCTIONNAIRES « SUR LE TERRAIN »

Notant que l’Etat devait « savoir s’adapter, être accessible à tous dans tous les territoires », Emmanuel Macron a souligné sa volonté d » »assurer l’accès aux services publics à moins de 30 minutes » et de « réconcilier la métropole, la ville moyenne et le rural ».

Pour ce faire, l’Etat doit « cesser la fermeture des services publics ».

Le Premier ministre Edouard Philippe présentera en mai « une profonde réorganisation de notre administration », destinée à déployer « plus de fonctionnaires sur le terrain » tout en supprimant des postes « en administration centrale » à Paris, a annoncé le chef de l’Etat.

Déplorant qu’il n’y ait « plus assez de monde sur le terrain » pour « apporter des solutions », il a notamment annoncé la création dans « chaque canton », d’ici à « la fin du quinquennat », d’un « endroit où on puisse trouver réponse aux difficultés qu’on rencontre », baptisé « France services ».

« Parce que, pour nos concitoyens, c’est devenu illisible, quand ils ont un problème, de savoir s’il faut aller à la CAF, à Pôle emploi, à la préfecture, la mairie ou la mission locale », a insisté le président.

LES COUPES DANS LES EFFECTIFS EN SURSIS

Emmanuel Macron s’est dit prêt à « abandonner », « si ce n’est pas tenable », l’objectif qu’il avait fixé de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d’ici la fin du quinquennat – sur 5,5 millions d’agents dans les trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale). Il a demandé au gouvernement de lui « donner son analyse d’ici l’été » sur ce dossier.

« Quand on doit réinvestir dans la sécurité, dans l’éducation et dans la justice, je ne vais pas donner des injonctions contradictoires au gouvernement », a souligné M. Macron, ajoutant qu’il assumerait « totalement, si ce n’est pas tenable, d’abandonner cet objectif ».

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