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Foot, violences et social en couverture des journaux camerounais

Le nouveau titre de champion d'Afrique de football des U17 s'affiche en couverture des journaux camerounais parus mardi, au même…

Le nouveau titre de champion d’Afrique de football des U17 s’affiche en couverture des journaux camerounais parus mardi, au même titre que des sujets liés à l’insécurité et au social.Il y a de la joie, en couverture du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et de son confrère Émergence, qui célèbrent à leur façon le retour triomphal au bercail, la veille, de la sélection des moins de 17 ans, victorieuse en Tanzanie de la Coupe africaine de la catégorie.

Malgré la pluie qui a arrosé la capitale, Yaoundé une bonne partie de la matinée, les jeunes «Lions indomptables», relatent les deux publications, ont été chaleureusement accueillis par les populations pendant leur tour de ville.

Derrière ce parcours sans faute durant la compétition, se cache un homme, l’entraîneur Thomas Libiih dont la deuxième publication citée dresse le portrait : vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) seniors 1998 en tant que joueur, l’ex-défenseur marque des points sur le banc en qualifiant aussi son équipe à la Coupe du monde U17, qu’il avait lui-même disputée en 1990 et en 1994, réussissant par la même occasion à accrocher une 2ème étoile africaine sur le maillot des jeunes «Lions».

Passés ces quelques moments de félicité, on replonge aussitôt dans la grisaille quotidienne marquée, en grande manchette de Le Jour, par cette guerre aux gendarmes corrompus lancée par le secrétariat d’État à la Défense (SED) qui, passée l’étape de la sensibilisation, a lancé un numéro vert ouvert au public en vue de dénoncer les actes de prévarication, d’abus d’autorité et de torture.

Appelez donc le «1501», exhorte Cameroon Tribune, expliquant qu’environ 600 appels de dénonciation ont été enregistrés depuis la mise en service dudit numéro, voici une année, une initiative qui vient s’ajouter à la panoplie des mesures déjà prise en interne à l’encontre des personnels indélicats.

À ce jour, précise, dans les colonnes de Le Jour, commandant du poste de commandement opérationnel (Pcops), le colonel Georges Parfait Nana II, la gendarmerie a réussi à établir un lien direct avec les populations, la nature des plaintes concernant majoritairement l’extorsion de fonds lors des contrôles routiers, les gardes à vue abusives, la disparition des procédures avec destruction des preuves, ainsi que le mauvais accueil dans les unités.

L’heure étant à la tolérance zéro, 100 sanctions ont été prononcées à ce jour avec, dans la plupart des cas, une inscription dans le dossier disciplinaire entraînant la perte de promotion, de stage, avancement et autres, sans oublier les gendarmes véreux ayant été mutés, relevés de leurs fonctions, sous le coup d’un avertissement ou d’un procès devant le tribunal militaire.

Sous le titre «Boko Haram : saison mortelle», Mutations s’intéresse à la recrudescence, depuis le début de l’année, des attaques meurtrières attribuées à la secte islamiste dans le septentrion, des attaques qui ne sont que les relents de celles que le mouvement jihadiste mène dans tous les pays limitrophes du Lac Tchad.

«Malgré l’obstination des autorités administratives à clamer à longueur de journée que ‘’la situation est sous contrôle », toutes choses qui ont fait baisser la vigilance des populations, des comités d’autodéfense et des forces de défense, Boko Haram multiplie les attaques, gagne du terrain à nouveau. Pour le plus grand malheur des résilientes populations, déjà meurtries par une pauvreté et un sous-développement ambiants.»

Dans cet Extrême-Nord où règne le terrorisme, sévit également une maladie qu’InfoMatin qualifie de problème de santé publique : se fondant sur les statistiques du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), le quotidien à capitaux privés indique que le taux de mortalité dû à la malaria est passé de 2639 décès soit, 12,4% en 2016, à 3263 décès, soit 14,3% en 2018, représentant une hausse de mortalité de 1,9% en deux ans, malgré les efforts, tant des pouvoirs publics que des organismes privés.

Anticipant sur la Fête internationale du travail, qui sera célébrée mercredi, Le Messager, s’agissant du travail décent, constate que «le Cameroun est sur un volcan» : en l’absence de dialogue, de sécurité et de protection sociale, le pays baigne dans un environnement des plus délétères, avec des mouvements d’humeur susceptibles de dégénérer à déflagration nationale à tout moment.

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