InternationalAFP




France-Chine: les dossiers économiques dans le cartable de Macron

Des espoirs dans le nucléaire et l'agroalimentaire, mais une balance commerciale toujours déficitaire: voici les principaux dossiers économiques qui attendent…

Des espoirs dans le nucléaire et l’agroalimentaire, mais une balance commerciale toujours déficitaire: voici les principaux dossiers économiques qui attendent Emmanuel Macron pour sa deuxième visite en Chine, de lundi à mercredi.

Balance commerciale

La Chine est le 7e client de la France et son 2e fournisseur.

Les exportations tricolores vers ce pays ont progressé de 11% l’an dernier et représenté 21 milliards d’euros, portées principalement par l’aéronautique et une forte hausse des commandes de produits cosmétiques (+21%) et pharmaceutiques (+4%), selon les douanes françaises.

L’aéronautique représente 40% des exportations vers la Chine.

Mais hors aéronautique, le bilan est plus mitigé pour les produits français, en particulier ceux de l’agroalimentaire, qui ont vu l’an dernier leurs exportations en Chine reculer: vins et spiritueux (-17%), produits laitiers (-15%) et viandes (-12%).

De son côté, la France achète essentiellement à la Chine des biens de consommation (informatique, électronique, habillement, chaussures). Les exportations chinoises vers la France se sont élevées à 49,9 milliards d’euros en 2018 (+1,5%).

Le déficit français s’inscrit ainsi aux alentours de 30 milliards par an.

Pékin, dont les Douanes suivent une méthodologie différente, assure en revanche avoir une balance commerciale déficitaire avec la France.

Selon le ministère chinois du Commerce, l’empire du Milieu a exporté en 2019 pour 27,4 milliards d’euros de produits vers la France (+10,9% sur un an). Toujours selon Pékin, les importations de produits français se chiffreraient à 28,83 milliards d’euros (+20,2% sur un an).

Agroalimentaire

Ce secteur représente 11% des exportations françaises vers la Chine, dont la moitié en vins et spiritueux, selon les douanes françaises.

Dans un contexte d’épizootie de peste porcine en Chine, la France profite d’une hausse des importations chinoises, qui fait flamber les cours du porc dans l’Hexagone.

Les exportations françaises de cette viande, de loin la plus consommée par les Chinois, représentent 150.000 tonnes par an. Bien qu’étant en hausse, elles ne représentent toutefois « qu’une journée de consommation en Chine », selon Paris.

Pour garantir aux éleveurs français l’accès au marché chinois, Paris a proposé à Pékin le principe du zonage.

Ce dispositif permettrait en cas d’épizootie en France d’imposer des mesures d’abattage de porcs dans une zone précise.

Avantage pour les éleveurs français: un éventuel embargo chinois ne serait pas décrété pour l’intégralité du territoire français mais pour une zone spécifique.

Deux autres accords sont en discussion avec la Chine mais au niveau européen.

Le premier concerne les indications géographiques protégées (IGP), qui certifient l’origine des produits européens entrant sur le marché chinois. Cet accord concerne 26 IGP françaises, notamment des vins et des fromages, qui pourront ainsi bénéficier d’une protection à leur entrée sur le marché chinois.

Le second accord, en discussion depuis des années, concerne la protection des investissements. Chinois et Européens ambitionnent de boucler l’an prochain la négociation qui porte grosso modo sur les mêmes points soulevés par les Etats-Unis (protection de la propriété intellectuelle, interdiction des transferts de technologie forcés…).

Nucléaire

Un contrat portant sur la construction d’une usine de recyclage du combustible nucléaire usagé en Chine est en négociations depuis une dizaine d’années. Il est évalué à plus de 20 milliards d’euros au total, dont plus de la moitié pour Orano.

L’entreprise française, issue de la restructuration d’Areva, espérait initialement le finaliser l’an dernier. Un protocole d’accord avait d’ailleurs été signé lors de la première visite d’Emmanuel Macron en janvier 2018.

« La négociation n’est pas finie (elle continue) surtout en ce qui concerne le prix », a confirmé jeudi un haut responsable chinois.

Finance

Paris cherche à obtenir pour ses banques une « licence senior » pour le marché chinois.

Cela signifie qu’elles pourraient émettre des obligations pour des entités chinoises et non plus seulement pour des clients étrangers en Chine.

Contrats

Au total, une quarantaine de contrats doit être signée lors de la visite présidentielle, notamment dans les domaines de l’aéronautique, l’espace, l’agriculture.

Une coopération entre les deux pays est par ailleurs en discussion pour les énergies nouvelles, les véhicules autonomes et l’intelligence artificielle.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne