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Fusillade près de Los Angeles: la police cherche à comprendre les mobiles du tireur

Boy scout, introverti mais sociable, familier des armes sans apparemment être un passionné: les enquêteurs cherchaient vendredi à comprendre ce…

Boy scout, introverti mais sociable, familier des armes sans apparemment être un passionné: les enquêteurs cherchaient vendredi à comprendre ce qui a pu pousser un lycéen de seize ans, un adolescent américain a priori sans histoires, à ouvrir le feu sur des camarades près de Los Angeles, tuant deux d’entre eux.

« Nous suivons toutes les pistes possibles. A ce stade, nous ne connaissons pas le mobile », a résumé le shérif du comté de Los Angeles, Alex Villanueva.

« Nous n’avons pas encore établi de mobile ou de lien entre l’individu et ses victimes, hormis le fait qu’ils allaient tous ensemble au lycée » Saugus de Santa Clarita (Californie), soulignait de son côté le capitaine Kent Wegener.

Le jeune homme, identifié comme Nathaniel Berhow, s’est tiré une balle dans la tête après avoir attaqué ses camarades, le jour de son seizième anniversaire. Il a été hospitalisé « dans un état grave » et n’a vraisemblablement pas pu être interrogé, contrairement à sa mère et à sa petite amie.

Rien n’indique qu’il ait eu des motivations d’ordre idéologique ou qu’il ait agi pour le compte d’une organisation quelconque.

Quant aux motifs d’ordre psychologique, le tireur ne semble pas être un marginal ni avoir été victime de harcèlement scolaire, a dit le shérif Villanueva.

« Il avait des amis, des gens venaient le chercher ou le déposer chez lui » et « je le voyais faire pas mal d’activités sportives », a confirmé au Los Angeles Times un voisin de l’adolescent à Santa Clarita, Jared Axen, 33 ans.

« Il n’était pas du genre à venir engager la conversation. C’était à vous de le faire. C’était quelqu’un de calme, de réservé, mais être introverti n’est pas si rare », a-t-il estimé.

Aidan Soto, élève du lycée Saugus, n’aurait pas soupçonné le moins du monde que son camarade, très impliqué dans le scoutisme, puisse commettre un tel crime. « C’était un gentil garçon (…) Les scouts les plus jeunes l’admiraient vraiment. Il était là quand ils avaient besoin de lui. Je suis perdu, je cherche à comprendre », raconte-t-il.

– Habitué aux armes à feu –

Le tireur n’avait aucun antécédent de violence mais son père, divorcé de sa mère voici quelques années, avait des problèmes liés à l’alcool et fut à un moment soupçonné de violences conjugales mais jamais poursuivi, faute de preuves.

Cela n’empêchait pas Nathaniel Berhow d’être proche de son père, souligne Jared Axen, qui se souvient que l’adolescent avait été très affecté par le décès soudain de ce dernier d’un arrêt cardiaque en décembre 2017.

« Il me disait que son père lui manquait et qu’il l’aimait », détaille le voisin.

Le père du tireur était décrit comme un passionné de pêche et de chasse au gros gibier, et les voisins se rappellent l’avoir vu effectuer ses préparatifs dans son garage, notamment fabriquer ses propres munitions pour la chasse au wapiti, selon le LA Times.

Cette connaissance des armes à feu est pour l’instant le principal lien entre le profil du suspect et la tuerie de jeudi.

D’après Jared Axen, le jeune homme accompagnait parfois son père dans ses parties de chasse et des armes à feu ont été découvertes au domicile familial après le drame, a indiqué Alex Villanueva.

On ignore encore comment Nathaniel Berhow s’est procuré le pistolet de calibre .45 dont il s’est servi jeudi, gardant la dernière balle pour se suicider, mais les images de vidéosurveillance de la tuerie laissent penser que l’adolescent savait manier une telle arme, a relevé le shérif.

La fusillade a duré en tout et pour tout seize secondes.

Les images ne permettent pas en revanche de dire s’il avait choisi ses victimes ou s’il a ouvert le feu au hasard.

Deux d’entre elles, une jeune fille de 15 ans et un garçon de 14 ans, ont succombé à leurs blessures. Un adolescent a pu rentrer chez lui vendredi matin et deux lycéennes, opérées toutes deux pour leurs blessures par balle, devraient pouvoir sortir de l’hôpital dans quelques jours, selon les médecins.

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