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Futur procureur européen : la voie se dégage pour la candidate roumaine

La magistrate roumaine icône de la lutte anticorruption, Laura Codruta Kovesi, est désormais seule en lice pour devenir le premier…

La magistrate roumaine icône de la lutte anticorruption, Laura Codruta Kovesi, est désormais seule en lice pour devenir le premier procureur européen antifraude, Paris s’étant déclaré prêt à retirer la candidature de son concurrent français, a déclaré vendredi la présidence roumaine.

Alors que les discussions étaient au point mort sur la nomination à ce nouveau poste clef au sein des instances européennes, le chef de l’Etat roumain Klaus Iohannis a annoncé que la France était désormais prête à soutenir la candidature de Laura Codruta Kovesi, l’ancienne cheffe du parquet anticorruption roumain.

Dans une conversation téléphonique, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a dit à M. Iohannis qu’il allait « retirer la candidature de Jean-François Bohnert et soutenir Laura Codruta Kovesi à la tête du parquet européen », selon un communiqué de la présidence roumaine.

M. Bohnert, un magistrat polyglotte passé par les couloirs d’Eurojust, l’organisme européen de coopération en matière de justice, et Mme Kovesi, étaient les deux candidats les mieux placés pour prendre la tête du futur parquet européen antifraude qui devrait être opérationnel fin 2020.

Mme Kovesi, 46 ans, la bête noire de l’actuel gouvernement roumain social-démocrate, était soutenue par le Parlement européen sortant tandis que M. Bohnert avait la préférence des Etats membres. Il revenait aux deux institutions de trouver un compromis.

Jeudi, le nouveau président du Parlement européen, David Sassoli, avait rappelé dans un communiqué, « le plein soutien » des eurodéputés à la magistrate roumaine.

Les sociaux-démocrates au pouvoir à Bucarest ont fait campagne pour discréditer la candidature de Mme Kovesi, très populaire dans l’opinion publique, mais décriée par une partie de la classe politique.

Le gouvernement roumain était sous le feu des critiques de la Commission et du Parlement européen sortants à cause d’une vaste réforme très controversée de son système judiciaire, qui risque d’affaiblir la lutte contre la corruption et de saper l’Etat de droit.

Organe indépendant, le parquet européen spécialisé sera chargé de combattre les crimes contre les intérêts financiers de l’UE, comme la corruption et les fraudes transfrontalières à la TVA de plus de 10 millions d’euros.

Vingt-deux Etats membres, en l’absence de consensus parmi les 28, vont participer à la mise en place de cette instance, qui siégera à Luxembourg.

Les cinq pays qui ont décidé pour l’instant de ne pas y participer (outre le Royaume-Uni sur le point de quitter l’UE) sont la Suède, la Hongrie, la Pologne, l’Irlande et le Danemark.

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