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Gabon: la Cour constitutionnelle dénonce une « cabale » à son encontre

La Cour constitutionnelle du Gabon a dénoncé une "cabale" menée à son encontre par ceux qui l'accusent de "refuser" de…

La Cour constitutionnelle du Gabon a dénoncé une « cabale » menée à son encontre par ceux qui l’accusent de « refuser » de constater la vacance du pouvoir en l’absence du président Ali Bongo Ondimba, hors du pays depuis octobre.

Depuis quelques mois, « la Cour constitutionnelle fait l’objet d’un acharnement politique sans précédent », a affirmé l’institution dans un communiqué mercredi paru jeudi dans le principal quotidien du pays, L’Union.

« Cette démarche de déstabilisation se caractérise par des critiques acerbes, virulentes et outrageantes » par ceux qui accusent l’institution « de refuser de constater la vacance » du pouvoir, estiment les membres de la Cour dans le texte.

Depuis quatre mois, l’opposition a plusieurs fois appelé les autorités à saisir la Cour afin qu’elle déclare une vacance de pouvoir en l’absence du président Bongo, en convalescence au Maroc après un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu à Ryad le 24 octobre.

Fin février, dix personnalités politiques, syndicales et de la société civile ont lancé un ultimatum au pouvoir – fixé au 31 mars – pour déclarer la vacance du pouvoir, appelant à « agir » pacifiquement si celle-ci n’est pas déclarée.

En cas de vacance, le président du Sénat doit assurer un intérim jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai maximum de 60 jours.

En novembre, pour pallier l’absence de M. Bongo, la Cour constitutionnelle a ajouté un alinéa à la Loi fondamentale. Cette modification permet que certaines fonctions puissent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, en cas « d’indisponibilité temporaire » du chef de l’Etat.

L’opposition et la société civile y ont vu « un coup d’Etat constitutionnel » opéré par Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle, et ont estimé que cette modification aurait dû, de fait, être approuvée par un vote au Parlement.

Jeudi, l’institution a martelé ne pas avoir « modifié la Constitution », estimant que cet ajout était une « solution » pour « combler provisoirement (une) lacune » et « permettre ainsi la continuité de l’Etat ».

« La Cour constitutionnelle ne modifie pas la Constitution », ont déclaré ses membres dans le texte.

L’institution a aussi reproché à ses « détracteurs » d’accuser Mme Mborantsuo, pilier du régime Bongo depuis près de trente ans, « d’exercer le pouvoir exécutif à la place du chef de l’Etat ».

Début mars, le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni, avait estimé que les « inquiétudes » sur le déroulement de la vie institutionnelle dans ce pays avaient été « levées » après que M. Bongo est rentré à deux reprises à Libreville, à chaque fois pour moins de 48 heures.

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