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GB: enquête pour meurtre après le décès d’une femme empoisonnée au Novitchok

La police britannique menait lundi une enquête pour "meurtre" après la mort d'une femme contaminée à l'agent innervant Novitchok dimanche…

La police britannique menait lundi une enquête pour « meurtre » après la mort d’une femme contaminée à l’agent innervant Novitchok dimanche soir à l’hôpital de Salisbury, quatre mois après l’empoisonnement avec cette même substance de l’ex-espion russe Sergueï Skripal.

Dawn Sturgess, une Britannique de 44 ans, avait été hospitalisée dans un état critique à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre) le 30 juin, de même qu’un homme de 45 ans, lui aussi contaminé au Novitchok.

Son décès, le premier depuis la découverte en mars de traces de ce puissant agent neurotoxique sur le sol britannique, a été annoncé dimanche soir par la police britannique.

« La police a ouvert une enquête pour meurtre après que la femme exposée à l’agent Novitchok à Amesbury, dans le Wilstshire, est décédée dimanche 8 juillet au soir », a déclaré Scotland Yard.

« Je suis horrifiée et choquée par la mort de Dawn Sturgess », a réagi dans la foulée la Première ministre Theresa May. « Mes pensées et mes condoléances vont à sa famille et à ses proches ».

« La police et les agents de sécurité travaillent pour établir les faits de manière urgente », a-t-elle ajouté. « Le gouvernement apporte tout son soutien à la population locale, confrontée à cette tragédie ».

Dawn Sturgess « laisse derrière elle sa famille, ses trois enfants, nos pensées et nos prières sont pour elles dans cette période extrêmement difficile », a dit de son côté Neil Basu, le chef de la police antiterroriste, chargé de l’enquête.

« Cette terrible nouvelle ne servira qu’à renforcer notre détermination à résoudre cette enquête, identifier et traduire en justice les responsables ».

Scotland Yard a précisé que l’homme âgé de 45 ans qui a été hospitalisé le même jour que Sturgess était toujours dans un état critique. Un de ses amis a affirmé à l’AFP qu’il s’agissait de Charlie Rowley, et qu’il était en couple avec Dawn Sturgess.

« Cela aurait très bien pu m’arriver à n’importe qui, à moi et à ma compagne », a réagi dimanche soir auprès de l’AFP Ben Jordan, âgé de 27 ans, hébergé au foyer pour sans-abri John Baker House de Salisbury où vivait Dawn Sturgess, qui a depuis été évacué par la police. « Nous sommes très, très tristes. Je prie pour que Charlie revienne ».

– Contact avec un ‘object contaminé’ –

Les deux quadragénaires, deux anciens sans-abri, avaient été hospitalisés après avoir manipulé un « objet contaminé », avait indiqué la police en fin de semaine.

John Glen, un député de la région, a estimé sur la BBC qu’ils pourraient avoir été en contact avec l’objet contaminé en raison de « leur habitude de fouiller dans les poubelles ».

Une des hypothèses est que « l’un des deux a ramassé le contenant utilisé pour stocker l’agent neurotoxique utilisé contre les Skripal », selon une source gouvernementale.

Leur contamination est survenue quatre mois après la tentative d’empoisonnement au Novitchok qui a visé l’ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury, une ville située à une dizaine de kilomètres seulement d’Amesbury où les ambulances avaient pris en charge le couple de Britanniques.

Ioulia et Sergueï Skripal avaient pu sortir de l’hôpital après plusieurs semaines de soins lourds, tout comme Nick Bailey, le premier policier qui leur avait porté secours.

La tentative d’empoisonnement des Skripal avait été attribuée par Londres à Moscou, qui avait nié toute implication. L’affaire avait déclenché une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux et une vague d’expulsions croisées de diplomates.

En visite à Salisbury dimanche, le ministre de l’Intérieur Sajid Javid a annoncé que le gouvernement britannique n’avait « pas pour projet actuel » d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie.

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