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GB: Jeremy Corbyn, prêt à gouverner et à sortir le pays du chaos du Brexit

Le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, se présentera en homme providentiel capable de sortir le Royaume-Uni du chaos du…

Le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, se présentera en homme providentiel capable de sortir le Royaume-Uni du chaos du Brexit, dans son discours de clôture du congrès du parti mercredi à Liverpool.

Le Brexit a été la grande question du congrès du principal parti d’opposition britannique, sans doute au déplaisir de Jeremy Corbyn, eurosceptique plus à l’aise pour défendre le programme économique et social du Labour que pour prendre position sur la question du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Divisé entre des militants qui ont voté pour rester dans l’Europe, en particulier les plus jeunes, et d’autres, en particulier des adhérents plus âgés ou issus des classes populaires, qui ont voté pour sortir de l’UE, pressé par une partie de la base et des syndicats de défendre un second référendum, le parti a finalement adopté une position de compromis mardi laissant « toutes les options sur la table ».

Le Labour a prévenu que si l’accord négocié par la Première ministre conservatrice Theresa May avec Bruxelles ne répond pas aux six critères qu’il a fixé -par exemple s’il menace l’emploi ou la paix en Irlande du Nord ou ne conserve pas les bénéfices du marché unique et de l’union douanière- il s’y opposerait.

En cas de rejet du futur accord par le parlement, il réclame la tenue d’élections législatives, espérant ainsi arriver au pouvoir. Mais si les Conservateurs refusent de les convoquer, il fera campagne pour l’organisation d’un second référendum.

Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, a déclaré qu’il n’excluait aucune option, y compris demander aux Britanniques s’ils ne souhaitent pas finalement le maintien dans l’UE. Mais le ministre des Finances au sein du cabinet fantôme, John McDonnell, a exclu de son côté cette dernière éventualité.

– ‘Question hypothétique’ –

Défenseur depuis des mois d’une nouvelle consultation portant sur le départ de l’UE, le député David Lammy souligne le changement de cap opéré par le parti.

« Je suis maintenant soutenu par de nombreux travaillistes, cela a été un long combat, et je pense que nous sommes en train d’y parvenir », a-t-il déclaré à l’AFP.

Lors de son discours, Jeremy Corbyn, qui avait mollement fait campagne pour le maintien dans l’UE lors du référendum de juin 2016, sortira-t-il de l’ambiguïté?

Interrogé mardi soir sur la BBC, il a refusé de dire quel serait son vote si un nouveau référendum devait porter sur le maintien dans l’UE. « C’est une question hypothétique », a-t-il répondu.

Lors de son discours de clôture du Congrès, il devrait de nouveau s’en prendre au gouvernement de Theresa May pour sa gestion des négociations, qui patinent toujours avec Bruxelles à six mois du Brexit, prévu fin mars 2019.

« Les Conservateurs se sont montrés incapables de négocier un accord acceptable qui soit dans l’intérêt de l’économie britannique et dans l’intérêt des droits des travailleurs », a déclaré à l’AFP Jonathan Lansman, fondateur du mouvement pro-Corbyn Momentum et membre du comité national exécutif du parti.

« Nous avons besoin d’un programme économique qui va revigorer l’économie et nous pensons avoir un tel programme », a-t-il poursuivi.

Jeremy Corbyn défendra ce programme, qui prévoit des nationalisations dans les secteurs du rail, de l’eau et de l’énergie et se posera en futur Premier ministre prêt à mettre un terme aux années d’austérité qui ont pesé sur les ménages les plus vulnérables.

« Je pense que le discours de Corbyn tournera autour du thème du gouvernement dans l’attente », a dit à l’AFP Anand Menon, professeur de politique européenne au King’s College de Londres. Il dira que les Conservateurs ont « échoué sur tous les plans, du Brexit au système de santé, et que le temps est venu de changer pour un gouvernement défendant le plus grand nombre et non quelques-uns », le slogan du Labour.

Dimanche soir, acclamé par le public de Momentum, acquis à sa cause, Jérémy Corbyn avait prévenu que « le temps des riches (…) était compté parce qu’un gouvernement travailliste arrive ».

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