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Goodyear: dates-clés d’un bras de fer social et judiciaire

La nouvelle audience mardi des prud'hommes d'Amiens, saisis par plus de 800 ex-salariés de Goodyear demandant réparation pour leur licenciement,…

La nouvelle audience mardi des prud’hommes d’Amiens, saisis par plus de 800 ex-salariés de Goodyear demandant réparation pour leur licenciement, est la suite d’un long bras de fer social et juridique.

Au total, 1.143 salariés avaient perdu leur emploi lors de la fermeture de l’usine en 2014.

– 2007: réorganisation –

Le 3 avril 2007, la direction propose la création d’un complexe industriel unique dans les usines d’Amiens-Nord et Amiens-Sud, ce qui doit se traduire par la suppression de 550 postes (sur 2.700) et suppose une réorganisation du travail en 4X8. Les salariés refusent.

– 2008: plan social annulé –

Le 17 mars, trois syndicats d’Amiens-Sud (1.300 salariés) acceptent le passage au 4X8. Le 25 avril, ceux d’Amiens-Nord (1.400 salariés) refusent. Le 27 juin, la CFE-CGC et la CFTC d’Amiens-Nord, minoritaires, acceptent les 4X8, CGT et SUD maintiennent leur refus.

Le 18 novembre le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre interdit à Goodyear de mettre en oeuvre le plan social pour non respect des procédures légales. Jugement annulé le 18 février 2009 par la cour d’appel.

– 2009: projet de Titan –

Annonce le 26 mai d’un nouveau plan social prévoyant 817 licenciements à Amiens-Nord, plan suspendu le 28 août par le TGI, qui juge « incomplètes » les informations données au comité central d’entreprise.

Le 23 septembre, le directeur France de Goodyear Dunlop annonce que le fabricant américain Titan International est prêt à reprendre l’activité de pneumatiques agricoles de l’unité d’Amiens-nord.

– 2013: échec des négociations –

Goodyear annonce le 31 janvier son projet de fermeture d’Amiens-Nord « après cinq années de négociations infructueuses ».

Le 19 février, le PDG de Titan International, Maurice Taylor, qui a jeté l’éponge sur une reprise du site, critique de « soi-disant ouvriers » français qui « ne travaillent que 3 heures » par jour. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg dénonce des propos « insultants ».

– 2014: occupation et fermeture –

Les 6 et 7 janvier, le directeur des ressources humaines et le directeur de la production sont retenus pendant une trentaine d’heures dans l’usine occupée par quelques dizaines de salariés en colère après l’annonce de la fermeture du site.

Le 22 janvier, un accord de fin de conflit avec la direction prévoit la fin de l’occupation de l’usine, une indemnité additionnelle pour les salariés licenciés et l’absence de poursuites. L’usine ferme avec 1.143 pertes d’emploi à la clef.

– 2016: procès –

Le 12 janvier, huit anciens salariés d’Amiens-Nord, dont cinq militants de la CGT, sont condamnés à 24 mois de prison dont neuf ferme pour « séquestration et violences en réunion ». Ils font appel.

Le 6 avril, les salariés licenciés assignent en justice Goodyear et Titan pour leur refus de reprise du site par une coopérative du personnel.

En octobre, plusieurs milliers de personnes, dont Jean-Luc Mélenchon (PG) et Olivier Besancenot (NPA), viennent soutenir à Amiens les huit ex-salariés pour leur procès en appel.

Le 11 janvier 2017, la cour d’appel condamne sept d’entre eux à des peines de prison avec sursis (12 mois maximum) et relaxe le huitième. Les peines sont confirmées par la Cour de cassation le 24 janvier 2018.

– 2018: prudhommes –

Plus de 800 ex-salariés de Goodyear réclament une indemnisation devant le conseil des prud’hommes d’Amiens, jugeant que leur licenciement en 2014 était dépourvu de cause économique réelle et sérieuse.

Une première audience le 4 octobre 2018 n’ayant pas permis de trancher, ils plaident de nouveau leur cause devant le conseil le 28 janvier 2020.

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