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Grève à la SNCF et la RATP: des caisses et des cagnottes pour tenir

Caisse de grève nationale à la CFDT, cagnottes sur internet ou collectes locales... Vrai soutien financier ou simple coup de…

Caisse de grève nationale à la CFDT, cagnottes sur internet ou collectes locales… Vrai soutien financier ou simple coup de pouce, différentes initiatives tentent de combler les trous sur les fiches de paie des agents de la SNCF et de la RATP en grève contre la réforme des retraites.

« Les grévistes perdent de l’argent. Les combatifs s’arrangent pour avoir un peu d’argent de côté, mais c’est dur, et plus dur quand le salaire est bas », souligne Fabien Dumas, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail.

La CFDT est la « seule organisation syndicale française à disposer d’une caisse de grève pour ses adhérents », financée par une partie de leurs cotisations, note la confédération sur son site. Cette Caisse nationale d’action syndicale (Cnas) aide « financièrement » les adhérents au-delà de sept heures de grève: une indemnité de 7,30 euros par heure pour les salariés à temps plein.

« Ce n’est pas tout à fait un Smic, mais pas très loin. Cela compense une partie importante de la perte de salaire pour les plus basses rémunérations », relève Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots. En parallèle, ce syndicat a lancé une cagnotte sur internet pour « aider financièrement les agents SNCF qui se mobilisent depuis le 5 décembre », premier jour de cette grève illimitée.

Ce type de collecte fleurit sur le web, comme la « cagnotte nationale en ligne » organisée par l’Unsa ferroviaire, selon son secrétaire général Didier Mathis. Ou celle lancée localement par des militants qui verseront « chaque euro » collecté « exclusivement à (leurs) collègues de l’Unsa ferroviaire de Languedoc-Roussillon en grève reconductible » pour « limiter un peu leurs pertes », expliquent-ils.

Chez SUD-Rail, « rien n’est prévu au niveau national », précise Erik Meyer, secrétaire fédéral. Mais « il y a des initiatives locales », ajoute Fabien Dumas. Par exemple, cette cagnotte ouverte sur internet par des militants parisiens à la Gare de Lyon, qui « redistribueront » la somme récoltée « à tous les grévistes » de la zone Paris-Sud-Est de la SNCF.

– « Fins de mois difficiles » –

A la CGT-RATP, « on n’organise pas de caisse de grève », indique Bertrand Hammache, son secrétaire général, mais il peut y avoir « des collectes autour des dépôts ». Pas de caisse de grève nationale non plus à la CGT-Cheminots, d’après son porte-parole Cédric Robert.

« Des caisses de solidarité locales peuvent exister mais elles n’ont pas vocation à compenser la totalité des pertes » car « les cheminots grévistes vont perdre entre 60 et 100 euros de salaire par jour », signale-t-il.

Sur les fiches de paie, des diminutions de salaires apparaîtront dès le bulletin de décembre à la SNCF. A la RATP, cela sera reporté à la fin janvier. Les cheminots ont reçu mi-décembre leur prime de fin d’année. Les agents RATP avaient eux perçu leur 13e mois à la fin novembre.

« Les grévistes font comme tous les Français qui ont des fins de mois difficiles. Certains ont envisagé de prendre des crédits, de piocher dans leur découvert » pour financer leur grève, rapporte Thierry Babec, secrétaire général de l’Unsa-RATP, syndicat qui n’a « pas de cagnotte ».

Lors de la grande grève de 36 jours en 2018 à la SNCF contre la réforme ferroviaire, des grévistes « avaient emprunté. Cette année, le mouvement a été annoncé à l’avance. Beaucoup ont différé des dépenses, des projets de vacances… Tout ce qui n’était pas indispensable », détaille Fabien Dumas.

En dehors du monde ferroviaire et de la RATP, le syndicat Info’Com-CGT dédie actuellement aux salariés en « grève reconductible » contre la réforme des retraites les fonds de sa « caisse de solidarité financière », lancée en 2016 lors du conflit contre la loi Travail. A son compteur arrêté vendredi dernier, elle affichait un « montant disponible » dépassant 330.000 euros.

L’an dernier, une cagnotte de soutien aux cheminots en grève avait gagné plus d’un million d’euros sur internet. Répartis entre eux tous, les grévistes avaient reçu « un soutien symbolique de 7 à 15 euros par jour de grève », selon Cédric Robert.

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