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Guinée-Bissau: la campagne présidentielle minée par un conflit entre le président et le gouvernement

La campagne pour l'élection présidentielle du 24 novembre a débuté samedi en Guinée-Bissau dans un contexte de rapport de force…

La campagne pour l’élection présidentielle du 24 novembre a débuté samedi en Guinée-Bissau dans un contexte de rapport de force entre le président sortant José Mario Vaz, candidat à sa succession, et son gouvernement qu’il a limogé contre l’avis de la communauté internationale.

La campagne doit s’achever vendredi 22 novembre pour les douze prétendants, en lice pour cette présidentielle dont M. Vaz, 62 ans, et son ancien Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef de la majorité menée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui a conduit à l’indépendance cette ex-colonie portugaise.

Seules quelques affiches et banderoles devant les sièges de campagne des candidats et à de rares endroits étaient dimanche matin visibles dans la capitale où le calme était de mise avec une circulation fluide, a rapporté un journaliste de l’AFP.

Mais l’ambiance était montée d’un cran dimanche après-midi dans le centre de Bissau où des affiches de candidats étaient placardées sur des murs de nombreuses rues.

Près de la cathédrale, non loin du port, des centaines de jeunes partisans de l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, à l’effigie de leur leader, sont juchés sur deux plate-formes diffusant une musique poussée à fond.

Divers militants étaient vétus aux couleurs de leur candidat alors qu’un cortège du PAIGC, avec une longue file de voitures 4X4 s’ébranlait en direction de la province.

Une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice dans la crise en Guinée-Bissau, était attendue samedi soir dans ce pays, où l’attitude de M. Vaz fait peser des incertitudes sur la tenue du scrutin du 24 novembre.

Le président sortant de Guinée-Bissau, élu en 2014, continue de défier la communauté internationale en maintenant le gouvernement qu’il a formé jeudi.

Il avait limogé lundi le Premier ministre, Aristides Gomes et son gouvernement, avant de nommer mardi Faustino Imbali, nouveau chef de gouvernement avec une équipe de 17 ministres et 14 secrétaires d’Etat.

M. Gomes avait, après son limogeage, dénoncé « un coup d’Etat en préparation pour arrêter le processus de préparation de l’élection présidentielle du 24 novembre ».

Le mandat de M. Vaz a expiré en juin, mais la communauté internationale avait accepté qu’il reste à son poste jusqu’à la présidentielle.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé vendredi, dans une déclaration adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, au respect de la date de la présidentielle en Guinée-Bissau, en rejetant le changement de gouvernement décidé par son président.

La Cédéao, l’Union africaine et l’Union européenne ont également désavoué le président Vaz. Ce dernier a assuré que la présidentielle aurait bien lieu le 24 novembre, avec un éventuel deuxième tour le 29 décembre.

Depuis son indépendance conquise de haute lutte en 1974, l’ancienne colonie portugaise va de putschs en tentatives de coup d’Etat, et d’un gouvernement à l’autre.

La présidentielle est censée maintenir le cap de la légalité constitutionnelle retrouvée avec l’élection de M. Vaz en 2014.

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