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Guinée équaroriale: prisonniers « toujours » incarcérés malgré l’amnistie, selon l’opposition

Les prisonniers politiques "sont toujours" incarcérés en Guinée équatoriale malgré l'amnistie générale décrétée le 4 juillet par le président Teodoro…

Les prisonniers politiques « sont toujours » incarcérés en Guinée équatoriale malgré l’amnistie générale décrétée le 4 juillet par le président Teodoro Obiang Nguema, a affirmé mardi à l’AFP le chef de l’opposition à Malabo.

« La loi n’est pas appliquée en Guinée équatoriale, le gouvernement ne la respecte pas: le président a décrété une amnistie totale depuis le 4 juillet dernier, mais les gens sont toujours en prison », a déclaré Gabriel Nse Obiang, leader du parti Citoyens pour l’innovation (CI), dissous depuis février.

Une trentaine de militants de CI sont emprisonnés à Evinayong (centre) et attendent leur libération.

« Nous demandons une explication au gouvernement », a ajouté M. Obiang. « Si un autre prisonnier politique meurt encore en prison alors qu’il devrait déjà être libre, qui en sera responsable? ».

Selon lui, depuis le décret d’amnistie il y a près d’une semaine, « on interdit toujours que les prisonniers de CI reçoivent les visites de leurs familles, la loi est piétinée par ceux qui doivent la faire respecter ».

A la surprise générale, le président Teodoro Obiang Nguema avait décrété le 4 juillet « une amnistie totale » en faveur de tous les prisonniers politiques et de tous les opposants condamnés ou interdits d’activité.

Une mesure prise par le chef de l’Etat avant un « dialogue national » qu’il a lui-même convoqué du 16 au 21 juillet, afin de « permettre une large participation de tous les acteurs politiques » à cette rencontre.

L’amnistie était l’une des principales conditions posées par l’opposition de l’intérieur et de la diaspora pour prendre part à ce dialogue national.

CI a été dissous fin février en raison de la « menace qu’il constitue pour la sûreté de l’État », à la suite de la condamnation de 21 militants à plus de trente ans de prison pour « sédition, désordre public, atteintes à l’autorité et blessures graves ».

CI dénonce régulièrement les exactions dont sont victimes ses militants emprisonnés. Il y a une semaine, il avait affirmé que l’un d’eux était mort en prison à Evinayong des suites de « tortures ».

En février, l’Union européenne s’était inquiétée de la « forte détérioration de la situation des droits de l’homme » en Guinée équatoriale, petit pays pétrolier d’Afrique centrale dirigé sans partage par Teodoro Obiang Nguema depuis 1979.

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