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Guinée: le procès des initiateurs de la constestation s’ouvre à Conakry

Le procès des principaux initiateurs des manifestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé en Guinée s'est ouvert…

Le procès des principaux initiateurs des manifestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé en Guinée s’est ouvert dans une atmosphère tendue mercredi à Conakry, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les huit responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile, sont jugés pour avoir tenu des propos de nature à troubler l’ordre public en appelant à manifester, selon l’accusation.

Ils comparaissent devant le tribunal de première instance de Dixinn, un quartier de Conakry, placé sous haute protection, alors que la capitale et plusieurs autres villes ont été en proie lundi et mardi à une agitation meurtrière, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Ils avaient été interpellés samedi au domicile du coordinateur du FNDC, l’ancien ministre Abdourahmane Sanoh.

Leur avocat, Salifou Béavogui, escompte un jugement plus tard dans la journée et s’attend à ce que ses clients soient « punis », a-t-il dit à l’AFP lors d’une interruption d’audience.

Ils encourent selon lui des peines allant de 3 à 5 ans de prison. « Nous allons plaider non-coupable », a-t-il souligné.

Interrogé en premier, M. Sanoh « ne reconnaît pas les faits » qui lui sont reprochés et il « s’engage à poursuivre le combat contre un changement de la Constitution », a ajouté l’avocat.

Constituée en avril, le FNDC milite avec virulence contre un projet de révision de la Constitution, évoqué par le pouvoir, qui permettrait à Alpha Condé, 81 ans, de se présenter fin 2020 pour un troisième mandat, alors que leur nombre est limité à deux dans cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest.

Des heurts ont agité Conakry et plusieurs villes depuis lundi, faisant au moins six morts parmi les manifestants, tués par les forces de l’ordre, selon des proches et des médecins.

Le gouvernement assure que les forces de sécurité ne font pas usage d’armes à feu et ont confirmé seulement la mort d’un habitant de Conakry et d’un gendarme.

Ces tensions alarment l’ONU, inquiète d’une escalade dans un pays pauvre malgré ses importantes ressources minières, à la stabilité incertaine, coutumier des protestations et des répressions extrêmement violentes.

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