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Guinée: quand les femmes nourrissent les familles

En Guinée, une grande partie des mères de familles, comme Aïssata se lèvent tôt pour aller chercher de quoi nourrir…

En Guinée, une grande partie des mères de familles, comme Aïssata se lèvent tôt pour aller chercher de quoi nourrir leurs enfants. Reportage.Chaque matin, Aïssata Camara s’installe dans ce petit coin du marché de Sangoyah, un des nombreux lieux de commerce de la capitale guinéenne Conakry. Cette mère de sept enfants, vendeuse de kaolin et de médicaments traditionnels, quitte sa maison tous les jours à six heures du matin pour n’y revenir qu’en milieu d’après-midi.

« J’habite au quartier Entang. C’est loin. Je paie 10 000 francs guinéens (615 francs CFA) à un conducteur de taxi-moto pour m’amener au marché », explique t-elle à APA news.

Mais avant de quitter la maison, Aïssata laisse 40.000 francs guinéens (GNF), l’équivalent d’environ 2500 francs Cfa à sa fille aînée pour la dépense journalière dont 10.000 GNF pour le petit déjeuner.

Son mari, un chauffeur de profession, souffrant de rhumatisme, est rentré dans son village par manque de travail et de revenus. « Même avant que mon mari ne rentre au village, c’est moi qui m’occupais des enfants. Avant, il conduisait pour un patron. Mais depuis 2009, il a perdu son emploi. Depuis 2015, il est malade et est allé au village pour se soigner », martèle Aïssata.

La situation de son mari, l’a contrainte à chercher de quoi nourrir sa famille. Mais la conjoncture économique ne l’aide pas souvent. « Il y a des jours où je peux gagner 60.000 francs guinéens, parfois 100.000. Parfois juste 10.000 ou 15.000 GNF », confie Aïssata dont la fille aînée, 25 ans, est couturière, tandis que son cadet un apprenti boulanger alors que leurs 5 autres frères et soeurs sont encore élèves au secondaire et au primaire.

« Leur scolarité me coûte chère bien qu’ils sont dans des établissements publics. Je ne paye pas la mensualité mais on leur réclame de l’argent. À côté de cela, il y a le logement familial que je paie chaque mois à 200.000 francs pour deux chambres », raconte t-elle. « Il ne faut pas que les enfants subissent ce que leur papa et moi avons enduré. J’espère qu’eux ne vont pas souffrir comme nous », poursuit Aissata.

Comme la plupart des vendeuses de ce marché, cette femme courage n’attend rien de personne, mais souhaite un petit geste de la part du gouvernement : la suppression des nombreuses taxes qui frappent des femmes comme elles, alors que ses moyens sont limités et ses charges familiales importantes.

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