Le candidat de gauche à la présidentielle, Fernando Haddad, a déclaré mardi qu’il lutterait jusqu’au bout pour empêcher que « le fascisme s’installe au Brésil », a cinq jours d’un scrutin dont le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro est le grandissime favori.
Le candidat du Parti des Travailleurs (PT) a lancé en outre une mise en garde contre le risque de « course aux armements » en Amérique du Sud, au cas où Jair Bolsonaro serait élu et déciderait de s’allier aux Etats-Unis pour renverser le gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela.
« Je lutterai jusqu’à samedi dans les rues pour ce que je pense être le meilleur pour le Brésil », a déclaré le candidat lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro.
« L’autre projet (de son adversaire, ndlr) fait réellement peur et qui connaît l’entourage de Bolsonaro n’a pas confiance dans ce qui pourrait arriver », a déclaré l’ex-maire de Sao Paulo.
« Nous allons lutter pour la démocratie jusqu’à la fin », a poursuivi M. Haddad auquel les derniers sondages accordent 41% des voix contre 59% à Jair Bolsonaro dimanche.
« La force de la démocratie m’a mis au deuxième tour et la force des démocrates peut empêcher l’installation du fascisme au Brésil », a ajouté le poulain de l’ex-président Lula.
Mais le candidat du PT n’a à ce jour reçu que le « soutien critique » du PDT de centre gauche de Ciro Gomes, arrivé troisième au 1er tour avec 12,5% des voix, et de l’écologiste Marina Silva.
« Je suis préoccupé. Il pourrait y avoir une course aux armements dans la région », a poursuivi Haddad, soulignant que le Brésil n’avait pas connu de conflit armé avec ses voisins depuis un siècle et demi.
« Le Brésil n’a pas de vison impérialiste. Il a toujours eu une attitude de coopération avec ses voisins. Nous devrions penser à la manière de sortir le Venezuela de la crise plutôt que de choisir un camp pour renverser des gouvernements », a-t-il souligné.
Fernando Haddad a été la cible de nombreuses critiques en raison du soutien du Parti des Travailleurs (PT) aux gouvernements de gauche du Venezuela et il ne s’est pas lui-même démarqué d’une administration Maduro de plus en plus isolée.
Dans sa campagne, Jair Bolsonaro utilise souvent l’image d’un Venezuela ayant sombré dans la crise politique et économique comme repoussoir.