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Hong Kong: arrestations après une manifestation contre le « commerce parallèle » avec la Chine

La police de Hong Kong a procédé dimanche à des dizaines d'arrestations après des jets de cocktails Molotov sur un…

La police de Hong Kong a procédé dimanche à des dizaines d’arrestations après des jets de cocktails Molotov sur un commissariat à l’issue d’une manifestation dénonçant le « commerce parallèle » à la frontière avec la Chine, a-t-on appris auprès d’organisateurs de la marche.

Dino Chan, un conseiller local de Sheung Shui et l’un des organisateurs de la manifestation dans le quartier de Sheung Shui, a indiqué que 42 personnes ont été arrêtées après ces violences.

Selon le Parti démocrate, environ 10.000 personnes ont défilé pacifiquement mais des violences ont éclaté après l’ordre de dispersion donné par la police.

Plusieurs cocktails Molotov ont alors été lancés sur le commissariat de Sheung Shui, situé à environ 1,5 km du lieu où s’est déroulée la manifestation. Celle-ci s’est tenue alors que le sentiment anti-Pékin s’intensifie à Hong Kong après quasiment sept mois de mouvement pro-démocratie.

Les manifestants s’en sont pris dimanche au « commerce parallèle » qui voit des milliers de Chinois venus du continent traverser la frontière quotidiennement pour acheter des marchandises en gros, telles du lait pour enfant, afin de les revendre avec un bénéfice en Chine.

Cette pratique provoque un profond ressentiment car elle suscite des pénuries pour certaines marchandises dans les agglomérations frontalières et fait monter le prix des produits de base ainsi que des baux commerciaux.

« Si pour régler le problème du commerce, la police prenait la peine d’utiliser un seul des véhicules qu’elle a mobilisés pour cette manifestation, nous n’aurions pas besoin de protester », a estimé Dino Chan.

Hong Kong connaît depuis juin sa pire crise depuis la rétrocession à la Chine en 1997 de ce territoire de plus de 7 millions d’habitants, avec des manifestations souvent violentes qui dénoncent l’ingérence jugée grandissante de Pékin dans ses affaires et exigent des réformes démocratiques.

Dimanche, les violences n’ont pas atteint le niveau de précédentes confrontations, les policiers utilisant du gaz au poivre pour disperser les manifestants mais pas de gaz lacrymogène.

Jusqu’à présent, les revendications du mouvement pro-démocratie ont été rejetées par l’exécutif hongkongais, aligné sur Pékin et dirigé par Carrie Lam. Ces revendications portent notamment sur des élections libres, une enquête sur le comportement de la police et une amnistie pour les quelque 7.000 personnes arrêtées depuis juin.

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