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Hong Kong : les manifestants maintiennent la pression, la mobilisation se poursuit

Les militants pro-démocratie de Hong Kong maintenaient la pression samedi, avec une marche non autorisée tandis que leur sit-in à…

Les militants pro-démocratie de Hong Kong maintenaient la pression samedi, avec une marche non autorisée tandis que leur sit-in à l’aéroport international se poursuivait pour sensibiliser les visiteurs à leur mouvement qui entre dans son troisième mois.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi dans le quartier de Tai Po, dans les Nouveaux territoires (nord), pour une marche non autorisée.

Nombre d’entre eux tout vêtus de noir, en signe de reconnaissance, casqués, portant des masques ou des masques à gaz, appelaient à « sauver Hong Kong de la tyrannie » devant un commissariat protégé par des policiers portant des équipements anti-émeutes.

Un policier a brandi une pancarte bleue sur laquelle on pouvait lire: « Ce rassemblement ou ce défilé enfreint la loi. Dispersez-vous ou nous risquons d’utiliser la force ».

– « Si le système politique régresse… » –

« Les manifestations ont été initiées par (Carrie) Lam », cheffe de l’exécutif de Hong Kong, déclare à l’AFP une femme qui ne livre que son prénom Lo, « à chaque fois qu’elle s’exprime c’est pour condamner (les manifestations) mais elle ne propose aucune solution ».

« Si le système politique de Hong Kong régresse et devient comme celui qui règne sur le continent (chinois), même sans manifestation et chaos, les gens ne seront pas davantage incités à y investir ou y faire des affaires », ajoute Chan, un étudiant qui, lui aussi, préfère n’être identifié que par son prénom.

Samedi matin, plusieurs centaines de familles sont descendues dans les rues de Hong Kong pour manifester leur soutien au mouvement pro-démocratie.

L’ambiance bon enfant, avec poussettes et ballons, contrastait avec les affrontements de plus en plus violents qui ont marqué les récentes manifestations pro-démocratie à Hong Kong.

Sur un petit dépliant multicolore distribué dans les rangs des familles qui manifestaient, un abécédaire explique le mouvement de protestation de manière ludique aux enfants : A pour « Angry » (colère), D comme « demonstration » (manifestation) ou encore P comme « protestation » (contestation), etc..

Faye Lai, employée dans un théâtre, avec sa nièce de trois ans en poussette, a déclaré manifester dans l’espoir que ce rassemblement aide les plus jeunes à comprendre la crise qui secoue Hong Kong depuis plus de deux mois.

« Nous devons expliquer aux enfants la situation dans laquelle se trouve actuellement Hong Kong et leur apprendre à quoi ressemble une bonne société », a-t-elle souligné auprès de l’AFP. « L’avenir appartient aux enfants. L’avenir de Hong Kong leur appartient », a-t-elle ajouté.

– Sit-in à l’aéroport –

Plus tôt samedi, des personnes âgées avaient organisé un rassemblement, baptisé « cheveux d’argent », et délivré des pétitions au quartier général de la police et au bureau de la cheffe de l’exécutif de Hong Kong Carrie Lam, pour marquer leur soutien au mouvement contestataire.

Les protestataires prévoient d’intensifier leurs manifestations au cours du week-end, y compris un sit-in de trois jours à l’aéroport international commencé vendredi et rassemblant des milliers de personnes.

Les manifestant espèrent ainsi sensibiliser à leur cause les visiteurs étrangers qui débarquent à Hong Kong.

Née du rejet d’un projet de loi controversé de l’exécutif hongkongais pro-Pékin qui voulait autoriser les extraditions vers la Chine, la mobilisation a depuis considérablement élargi ses revendications avec, en ligne de mire, le pouvoir central chinois.

Les militants pro-démocratie demandent l’élection d’un successeur de Carrie Lam au suffrage universel direct, et non sa désignation par Pékin, comme c’est le cas actuellement.

– « Pas de concessions » –

Ils exigent aussi une enquête sur les violences dont ils accusent la police et l’abandon pur et simple du projet de loi controversé, officiellement suspendu.

Le territoire du sud de la Chine et « hub » financier international connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession par Londres en 1997, avec des manifestations et des actions presque quotidiennes qui ont souvent dégénéré en violences entre activistes radicaux et forces de l’ordre.

La cheffe de l’exécutif de Hong Kong a exclu vendredi toute concession aux manifestants, tout en mettant en garde contre une grave crise économique engendrée par leur mouvement.

Carrie Lam a reçu dans cette crise un soutien total de Pékin, qui a musclé son discours et intensifié ses menaces à l’égard des manifestants.

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