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Huit ans de conflit en Syrie

Rappel des étapes-clés de la guerre en Syrie qui a fait depuis mars 2011 plus de 370.000 morts, a jeté…

Rappel des étapes-clés de la guerre en Syrie qui a fait depuis mars 2011 plus de 370.000 morts, a jeté sur les routes des millions de personnes et morcelé le pays.

– Révolte et répression –

Le 6 mars 2011, en plein Printemps arabe, une quinzaine d’adolescents sont arrêtés et torturés pour avoir peint des graffitis antirégime à Deraa (sud), considéré ainsi comme le berceau de la révolte.

Le 15 mars, des dizaines de personnes manifestent aux cris de « liberté » à Damas, centre du pouvoir dans un pays gouverné d’une main de fer depuis 1971 par la famille Assad, Bachar al-Assad ayant succédé en 2000 à son père Hafez. Les manifestations, qui s’étendent à d’autres villes, sont réprimées.

En juillet, un colonel réfugié en Turquie crée l’Armée syrienne libre (ASL), composée de civils ayant pris les armes et de déserteurs de l’armée.

Le mouvement d’opposition va se transformer en rébellion armée, soutenue par les Occidentaux ou des pays arabes. Les rebelles vont conquérir d’importants bastions, notamment des secteurs de la ville de Homs (centre), ou des quartiers d’Alep, deuxième ville du pays (nord).

– L’aviation, atout du régime –

En mars 2012, l’armée prend le fief de la rébellion à Homs. D’autres opérations sanglantes avaient été menées, notamment à Hama (centre), après d’immenses manifestations antirégime.

En juillet, des rebelles lancent la bataille de Damas. Le gouvernement garde le contrôle de la capitale, mais des zones de sa banlieue passent aux mains des insurgés.

A partir de 2013, des hélicoptères et des avions du régime larguent bombes et barils d’explosifs sur les secteurs rebelles.

– Hezbollah, Iran –

En avril 2013, le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah reconnaît son engagement au côté d’Assad, issu de la minorité alaouite, une branche du chiisme.

L’Iran chiite va soutenir financièrement et militairement le régime en envoyant des « conseillers militaires » et des « volontaires » iraniens, afghans et pakistanais.

– Jihadistes –

En juin 2014, le groupe ultra-radical Etat islamique (EI) proclame un « califat » sur les territoires conquis en Syrie, où Raqa (nord) est son principal fief, et en Irak voisin.

En septembre, une coalition internationale dirigée par Washington lance, après l’Irak, ses premières frappes contre l’EI en Syrie.

En octobre 2017, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition, s’emparent de Raqa après des mois de combats. L’EI perd du terrain et se retranche dans l’est de la Syrie.

Dès 2013, d’autres jihadistes avaient renforcé leur assise dans le nord-ouest. La province d’Idleb est actuellement sous le contrôle de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominé par l’ex-branche d’Al-Qaïda.

– Poutine au secours d’Assad –

Le 30 septembre 2015, la Russie entame une campagne de frappes aériennes en soutien aux troupes du régime, en grande difficulté.

L’intervention militaire de Moscou est un tournant qui va permettre de remettre en selle le régime. La rébellion va subir revers après revers, et sera chassée d’Alep en décembre 2016.

En janvier 2017, Moscou et Téhéran parrainent avec Ankara, soutien des rebelles, des pourparlers de paix au Kazakhstan en vue de trouver une issue au conflit. Ce processus dit d’Astana va éclipser les négociations sous l’égide de l’ONU.

– Engagement turc –

Le 20 janvier 2018, la Turquie lance avec des rebelles syriens une offensive contre une milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des FDS.

Le 18 mars, les forces turques et leurs supplétifs syriens arrachent aux YPG Afrine (nord-ouest).

– La Ghouta meurtrie –

Le 18 février 2018, le régime lance une offensive d’ampleur sur l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale (plus de 1.700 morts).

A la faveur d’un intense pilonnage mais aussi d’accords d’évacuation parrainés par la Russie, le régime parvient à reprendre pied dans le dernier bastion des insurgés aux portes de Damas.

Le 14 avril, l’armée annonce avoir repris l’enclave rebelle.

Le même jour, des frappes sont menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni en représailles à une attaque chimique présumée imputée au régime contre des civils à Douma, dans la Ghouta.

Le régime, qui dément, a été accusé à plusieurs reprises de recourir à des armes chimiques. En avril 2017 déjà, des missiles de croisière avaient été tirés par des navires américains sur une base du régime, après une attaque meurtrière au gaz sarin.

– « Assaut final » contre l’EI –

Après avoir annoncé le 19 décembre le retrait des quelque 2.000 militaires américains stationnés en Syrie, Washington déclare finalement qu’il gardera 400 militaires « pour un certain temps ».

L’annonce initiale du retrait américain a suscité l’inquiétude des YPG, considérées comme « terroristes » par la Turquie qui menace de déclencher une nouvelle offensive contre cette milice.

Appuyés par les raids aériens de la coalition internationale, les FDS lancent le 9 février un « assaut final » contre l’EI, qui ne contrôle plus qu’une ultime réduit à Baghouz (est).

Selon les FDS, des dizaines de milliers de personnes ont quitté cette poche à partir de janvier, dont 5.000 jihadistes arrêtés après leur reddition.

Le 21 mars, l’OSDH déclare que plus de 750 combattants des FDS, et près du double de jihadistes, ont été tués depuis le tout début de l’offensive en septembre.

Le 23 mars 2019, les FDS proclament « la totale élminination du soi-disant califat » après avoir vaincu les irréductibles de l’EI de leur dernier réduit à Baghouz, un village des confins orientaux de la Syrie.

Des combattants de l’EI resteraient toutefois éparpillés dans des régions désertiques de Syrie, selon des experts.

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