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Immense fierté en Corée du Sud après la Palme d’or de Bong Joon-ho

Des critiques aux médias, en passant par le président Moon Jae-in, les Sud-Coréens ne cachaient pas dimanche leur très grande…

Des critiques aux médias, en passant par le président Moon Jae-in, les Sud-Coréens ne cachaient pas dimanche leur très grande fierté au lendemain de l’annonce du palmarès du festival de Cannes qui a couronné Bong Joon-ho, premier Sud-Coréen à obtenir la Palme d’or.

Le réalisateur de 49 ans, grand représentant de la nouvelle vague sud-coréenne, a été primé pour « Parasite », à la fois drame familial et thriller sur les inégalités sociales.

Il s’agit du premier grand prix international pour celui qui avait déjà été encensé pour « The Host » ou « Snowpiercer – le transperceneige ».

« Je dis ma gratitude au nom de tout le peuple coréen », a tweeté Moon Jae-in. « Je suis très fier de Bong Joon-ho qui a atteint le sommet et est un des meilleurs réalisateurs au monde. »

Apprenant la nouvelle au réveil dimanche matin, les critiques, les médias et les cinéphiles sud-coréens étaient aux anges. Pour l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, M. Bong a « finalement étanché la soif » de reconnaissance des Sud-Coréens.

« En remportant la Palme d’or au célèbre Festival de Cannes, Bong a laissé son empreinte sur l’histoire du cinéma coréen », pouvait-on lire dans le grand quotidien Dong-A Ilbo.

Depuis le Prix de la mise en scène qui avait été attribué il y a 17 ans au « père du cinéma coréen » Im Kwon-taek pour « Ivre de femmes et de peinture » (Chihwaseon), la Corée du Sud est régulièrement au palmarès de Cannes.

Park Chan-wook avait remporté en 2004 le Grand Prix avec son film policier ultra-violent « Old Boy », qui avait été coiffé pour la Palme d’or par le « Fahrenheit 9/11 » de Michael Moore. Le même réalisateur avait obtenu le prix du Jury en 2009 pour « Thirst, ceci est mon sang ».

« On avait toujours le sentiment avec la Corée du Sud qu’il restait encore du travail, mais avec cette victoire, on a finalement réglé le problème », a déclaré le critique Ha Jae-keun.

Pour Yoon Sung-eun, un autre critique de cinéma, « la présence récurrente de réalisateurs sud-coréens dans la dernière ligne droite à Cannes par le passé a également contribué à cette bonne nouvelle ».

« Parasite » a été distribué dans 192 pays, ce qui est un record pour un film coréen.

Sa première aura lieu à Séoul le 30 mai, avant sa sortie dans le monde entier de juin à décembre.

Pour Jason Bechervaise, un critique basé à Séoul, la Palme d’or pourrait propulser le film vers d’autres sommets.

« Cela va générer une énorme couverture médiatique en Corée d’ici sa sortie en salle », a-t-il dit. « Au-delà, il a de bonnes chances pour devenir le premier film coréen nominé aux Oscars. »

Les cinéphiles sud-coréens saluaient également le retentissement de ce prix pour le cinéma de leur pays.

« Si un film artistique prouve qu’il peut être rentable, le cinéma coréen va faire un nouveau bond en avant. Merci et bravo », tweetait un internaute.

« J’ai hurlé de joie très tôt ce matin », avouait un autre.