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Immigration: un juge californien exige du gouvernement une liste d’enfants séparés de leurs parents

Un juge californien a exigé vendredi du gouvernement américain de présenter d'ici samedi soir une liste des enfants de moins…

Un juge californien a exigé vendredi du gouvernement américain de présenter d’ici samedi soir une liste des enfants de moins de 5 ans séparés de leurs parents à la frontière, selon un responsable gouvernemental.

L’administration Trump avait demandé au juge Dana Sabraw un délai pour réunir les familles de migrants arrêtées en franchissant la frontière avec le Mexique puis séparées, expliquant manquer de temps pour confirmer les identités, selon des documents judiciaires publiés vendredi.

Le juge de San Diego avait ordonné le 26 juin de réunir sous 14 jours des enfants de moins de cinq ans avec leurs parents, et sous 30 jours pour les autres, fustigeant la politique de « tolérance zéro » sur l’immigration qui ordonnait l’arrestation systématique et les poursuites au pénal de tous les clandestins franchissant la frontière.

Plus de 2.300 enfants, dont environ 100 de moins de cinq ans, avaient été séparés de leur famille en quelques semaines et hébergés dans des centres d’accueil gérés par le ministère de la Santé (HHS).

Plusieurs centaines d’entre eux ont déjà retrouvé leurs parents mais le gouvernement peine à tenir le rythme. Le HHS a admis jeudi devoir recourir à des tests ADN et à des procédures accélérées pour identifier les enfants et leurs parents.

« Le juge a dit clairement qu’il n’allait pas laisser l’administration Trump traîner des pieds pour réunir les enfants avec leurs parents », s’est félicité Lee Gelernt, directeur adjoint du projet sur les droits des migrants d’ACLU, l’organisation de défense des droits civiques à l’origine de l’injonction contre la police de l’immigration (ICE).

D’après un responsable gouvernemental, le juge n’a toutefois pas formellement exclu de rallonger un peu ce délai, et une autre audience aura lieu lundi.

Au total, quelque 11.800 mineurs migrants sont actuellement retenus par les autorités américaines après avoir franchi illégalement la frontière, mais 80% d’entre eux sont des adolescents arrivés seuls.

Dans sa requête à la cour de San Diego, le ministère de la Justice (DOJ) assurait que le HHS « travaille d’arrache-pied pour réduire le fardeau de la confirmation de parenté et accélérer les vérifications par ADN ».

« Dans certains cas, toutefois », affirme le DOJ, « cette procédure n’est pas concluante pour établir une parenté et l’étude de documents disponibles peut être nécessaire ».

Cette procédure peut aussi prendre du temps si les parents ont été libérés des centres de rétention. « Dans ces cas-là, il pourrait être plus difficile de réunir certaines familles dans les délais de la cour », arguait le ministère.

Le ministère de la Justice demandait également à la cour de supprimer un paragraphe de la décision du 26 juin, qui interdit la détention de migrants sans leurs enfants car il pourrait être interprété comme une demande de libération des parents qui n’auraient pas retrouvé leurs enfants passé le délai.

Face au tollé créé par les images de jeunes enfants en pleurs, le président Donald Trump avait mis fin par décret le 20 juin aux séparations. Il appelle maintenant le Congrès à réformer les lois sur l’immigration.

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