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Incendies en Grèce: au moins 24 morts, l’Europe du nord suffoque

Au sud de l'Europe, les violents incendies qui ont ravagé lundi les alentours d'Athènes ont fait au moins 24 morts…

Au sud de l’Europe, les violents incendies qui ont ravagé lundi les alentours d’Athènes ont fait au moins 24 morts et plus de 150 blessés, dont onze graves, selon un bilan encore provisoire.

Les feux en Attique n’étaient toujours pas maîtrisés mardi à l’aube, selon les pompiers, et d’autres ont éclaté dans la nuit dans d’autres parties de la Grèce.

Au nord du continent, les pays nordiques et baltes, d’Oslo à Riga, sont écrasés depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font même baisser le niveau des grands lacs.

En Grèce, la plupart des victimes ont été piégées dans les environs de la localité balnéaire de Mati, à 40 kms au nord-est d’Athènes, « à leur domicile ou dans leurs voitures », a indiqué le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, dans un message télévisé en annonçant « au moins vingt morts ».

Un peu plus tard, les autorités portuaires ont indiqué à l’AFP avoir retrouvé ensuite dans la mer quatre corps, ceux de trois femmes et un enfant qui apparemment s’y étaient réfugiés pour échapper aux flammes.

« Nous risquons de découvrir de nouvelles victimes », s’est inquiété un responsable des pompiers, qui recevaient de nombreux appels signalant des personnes introuvables.

– Activité suspecte –

Neuf patrouilleurs côtiers, deux bâtiments militaires et des dizaines de bateaux privés assistés d’hélicoptères de l’armée étaient mobilisés pour évacuer vers le port de Rafina, proche de Mati, les résidents et touristes ayant fui les flammes sur les plages et en mer, a-t-il précisé.

Les rescapés étaient transférés vers des hôtels et des camps militaires, tandis que de nombreux proches inquiets affluaient à Rafina.

La Grèce a activé le mécanisme européen de protection civile pour obtenir de l’aide de ses partenaires.

Le porte-parole a aussi mentionné qu’il y avait eu « 15 départs de feu simultanés sur trois fronts différents en Attique », ce qui a conduit la Grèce à demander des drones aux Etats-Unis, « pour observer et détecter toute activité suspecte ».

Au vu de la situation, la présidence de la République a annulé la réception annuelle prévue mardi pour commémorer le rétablissement de la démocratie en Grèce en juillet 1974.

Le Premier ministre Alexis Tsipras est pour sa part rentré précipitamment d’un déplacement en Bosnie pour suivre les opérations. Selon lui, « plus de 600 pompiers » étaient sur les trois fronts des incendies, attisés par des vents soufflant jusqu’à plus de 100 km/h, notamment à Mati et près de Kineta, à l’ouest de l’Attique.

Il a enjoint les personnes des zones à risque à « se rappeler que le bien le plus précieux est la vie » et à ne pas tenter de protéger leurs biens envers et contre tout.

Les incendies ont pris alors qu’une vague de chaleur s’abattait sur le pays, avec des températures grimpant jusqu’à 40 degrés Celsius. Selon les services météo, les conditions doivent rester difficiles mardi, quoique les températures en Attique soient prévues en baisse, avec des averses.

– L’Europe du nord suffoque –

Les incendies de forêt et de maquis sont récurrents en Grèce l’été. Les derniers feux les plus dévastateurs avaient tué en 2007 dans le Péloponnèse et sur l’île d’Evia 77 personnes, ravageant 250.000 hectares de forêts, maquis et cultures.

La sécheresse et la chaleur affectent également toute l’Europe du Nord.

En Finlande, la province septentrionale de Laponie est particulièrement touchée avec des feux de forêt et d’herbe persistants et la propagation à sa frontière orientale d’incendies partis de Russie.

La Norvège connaît aussi des températures très élevées avec le mois de mai le plus chaud de son histoire et des températures au-dessus de la normale saisonnière en juin, souvent supérieures à 30°C.

La Suède, qui par endroits n’a quasiment pas enregistré de précipitations en près de trois mois et connaît le mois de juillet le plus chaud depuis au moins deux siècles et demi, a dû faire appel à la solidarité européenne pour lutter contre le feu.

Pas moins de 25.000 hectares sont déjà partis en fumée ou continuent de se consumer, soit deux fois la superficie de la ville de Paris.

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