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Incendies: plus de 20 morts en Grèce, l’Europe du nord suffoque

Au sud de l'Europe, les violents incendies qui ont ravagé lundi les alentours d'Athènes ont fait plus de 20 morts…

Au sud de l’Europe, les violents incendies qui ont ravagé lundi les alentours d’Athènes ont fait plus de 20 morts et plus d’une centaine de blessés, selon un bilan encore provisoire, annoncé dans la nuit par le gouvernement grec.

Au nord du continent, les pays nordiques et baltes, d’Oslo à Riga, sont écrasés depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font même baisser le niveau des grands lacs.

En Grèce, la plupart des victimes ont été piégées dans les environs de la localité balnéaire de Mati, à 40 kms au nord-est d’Athènes, « à leur domicile ou dans leurs voitures », a indiqué le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, dans un message télévisé.

Onze des blessés sont dans un état grave, tandis que 16 sont des enfants, a-t-il précisé.

« Avec l’avancée des secours, nous risquons de découvrir de nouvelles victimes, la nuit va être longue », s’était auparavant inquiété un responsable des pompiers.

Peu avant minuit, un photographe de l’AFP a notamment découvert d’abord trois puis un quatrième corps, tous carbonisés, sous une voiture et une moto à Mati, tout près du port.

Neuf patrouilleurs côtiers, deux bâtiments militaires et des dizaines de bateaux privés assistés d’hélicoptères de l’armée étaient mobilisés pour évacuer sur le port de Rafina, proche de Mati, les résidents et touristes ayant fui les flammes sur les plages et en mer, a-t-il précisé.

Les rescapés étaient transférés vers des hôtels et des camps militaires, tandis que de nombreux proches inquiets affluaient à Rafina.

Au vu de la situation, la présidence de la République a annulé la réception annuelle prévue mardi pour commémorer le rétablissement de la démocratie en Grèce en juillet 1974.

– Renforts européens –

M. Tzanakopoulos a aussi annoncé que l’Espagne allait envoyer des avions, et Chypre une équipe de 60 pompiers. La Grèce a activé le mécanisme européen de protection civile pour obtenir de l’aide de ses partenaires.

« L’heure est à la lutte contre les flammes », avait auparavant déclaré le Premier ministre, Alexis Tsipras.

Selon lui, « plus de 600 » pompiers ont été déployés sur les trois fronts partis dans la journée, attisés par des vents soufflant jusqu’à plus de 100 km/h, et dont deux continuaient de progresser dans la nuit autour de Mati et à quelques 55 km à l’ouest de la capitale, près de la localité de Kinetta, en bordure de l’autoroute conduisant au canal de Corinthe.

La nuit a interrompu les opérations aériennes, menées plus tôt par huit avions et neuf hélicoptères

« Si je n’étais pas partie, j’aurais brûlé » a témoigné Maria, une retraitée de 67 ans résidant à Mati. Jointe au téléphone par l’AFP, elle a précisé avoir du abandonner ses deux chiens pour fuir à temps.

– L’Europe du nord suffoque –

Les incendies ont pris alors qu’une vague de chaleur s’abattait sur le pays, avec des températures grimpant jusqu’à 40 degrés Celsius. Selon les services météo, les conditions doivent rester difficiles mardi.

Les incendies de forêt et de maquis sont récurrents en Grèce l’été. Les derniers feux les plus dévastateurs avaient tué en 2007 dans le Péloponnèse et sur l’île d’Evia 77 personnes, ravageant 250.000 hectares de forêts, maquis et cultures.

La sécheresse et la chaleur affectent également toute l’Europe du Nord.

En Finlande, la province septentrionale de Laponie est particulièrement touchée avec des feux de forêt et d’herbe persistants et la propagation à sa frontière orientale d’incendies partis de Russie.

La Norvège connaît aussi des températures très élevées avec le mois de mai le plus chaud de son histoire et des températures au-dessus de la normale saisonnière en juin, souvent supérieures à 30°C.

La Suède, qui par endroits n’a quasiment pas enregistré de précipitations en près de trois mois et connaît le mois de juillet le plus chaud depuis au moins deux siècles et demi, a dû faire appel à la solidarité européenne pour lutter contre le feu.

Pas moins de 25.000 hectares sont déjà partis en fumée ou continuent de se consumer, soit deux fois la superficie de la ville de Paris.

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