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Indonésie: au moins 43 morts après un tsunami du à l’éruption du volcan Anak Krakatoa

Au moins 43 personnes ont été tuées et près de 600 blessées par un tsunami, samedi soir en Indonésie, provoqué…

Au moins 43 personnes ont été tuées et près de 600 blessées par un tsunami, samedi soir en Indonésie, provoqué par des phénomènes naturels liés à l’éruption sous-marine du volcan Anak Krakatoa, « enfant » du légendaire Krakatoa.

« Dans le détroit de la Sonde (entre les îles de Java et Sumatra), 43 personnes sont mortes, 584 ont été blessées dans trois régions », a indiqué dimanche matin dans un communiqué Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l’agence de gestion des catastrophes.

Un premier bilan de même source faisait état d’au moins 20 morts et une centaine de blessés mais le porte-parole avait averti qu’il allait s’alourdir.

Des centaines de bâtiments ont été détruits par le raz-de-marée qui a frappé les plages du sud de Sumatra et de l’extrémité ouest de Java samedi soir vers 21H30 locales (14H30 GMT).

Selon les autorités, le tsunami a été déclenché par une marée montante anormale liée à la nouvelle Lune, conjuguée à un glissement de terrain sous-marin provoqué par l’éruption du volcan Anak Krakatoa.

« La combinaison a causé un tsunami soudain qui a frappé les côtes », a expliqué le porte-parole ajoutant que l’agence géologique indonésienne menait une enquête pour savoir ce qui s’est exactement passé.

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent des habitants paniqués tenant des lampes de poche et cherchant refuge sur les hauteurs.

– « Une erreur » –

Les autorités indonésiennes avaient dans un premier temps indiqué que la vague n’était pas un tsunami mais une marée montante, et avait appelé la population à ne pas paniquer.

« C’était une erreur, nous sommes désolés », a écrit Sutopo Purwo Nugroho sur Twitter. L’erreur viendrait, selon lui, de l’absence de tremblement de terre.

A Carita Beach, un lieu de villégiature très populaire sur la côte ouest de l’île de Java, Muhammad Bintang, 15 ans, a vu arriver la vague. « Nous sommes arrivés à 21H pour les vacances et soudain l’eau est arrivée. Tout est devenu noir. Il n’y avait plus d’électricité », a témoigné l’adolescent.

Dans la province de Lampung, de l’autre côté du détroit, Lutfi Al Rasyid, 23 ans, raconte à l’AFP qu’il a fui la plage de Kalianda pour sauver sa vie. « Je ne pouvais pas faire démarrer ma moto, alors je suis parti et j’ai couru… J’ai prié et couru aussi vite que je pouvais ».

Bien que relativement rare, les éruptions volcaniques sous-marines peuvent causer des tsunamis, selon le centre d’information international des Tsunamis.

Anak (« enfant » en indonésien, ndlr) Krakatoa est une petite île volcanique qui a émergé des eaux un demi-siècle après l’éruption meurtrière du Krakatoa en 1883. Il est un des 127 volcans en activité en Indonésie.

Lorsque le Krakatoa est entré en éruption au 19e siècle, une colonne de fumée, pierres et cendres s’est dressée dans le ciel à 20 km de hauteur, plongeant la région dans l’obscurité et déclenchant un puissant tsunami qui a été ressenti à travers le monde entier. 36.000 personnes étaient mortes.

L’Indonésie, archipel de 17.000 îles et îlots qui s’est formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne, eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, zone de forte activité sismique.

Le 28 septembre, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,5 et le raz-de-marée qui a suivi avait dévasté la ville de Palu, située sur la côte ouest des Célèbes, et ses environs, faisant au moins 2.073 morts. Mais 5.000 autres personnes sont toujours disparues, la plupart enterrées sous les décombres de bâtiments détruits.

En 2004, un tsunami provoqué par un séisme de 9,3 au large de Sumatra avait tué 220.000 personnes sur les côtes de l’océan Indien, dont 168.000 en Indonésie.

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