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Indonésie : un étudiant tué dans une manifestation contre des lois controversées (police)

Un étudiant a été tué en Indonésie jeudi, au quatrième jour d'une vague de manifestations de jeunes à travers le…

Un étudiant a été tué en Indonésie jeudi, au quatrième jour d’une vague de manifestations de jeunes à travers le pays qui protestent contre des lois controversées, a indiqué la police.

« Il y a eu un étudiant blessé dans la foule » à Kendari, sur l’île des Célèbes, a indiqué le porte-parole de la police du sud-est de cette île, Harry Golden Hart, interrogé par sur la chaîne de télévision Metro TV. « Il a été emmené à l’hôpital et déclaré mort alors que les médecins tentaient de le sauver ».

« Il a reçu une blessure à la poitrine, mais je ne peux pas confirmer de quel type de blessure il s’agit », a ajouté le porte-parole, affirmant que les policiers ne disposaient ni de balles réelles ni de balles en caoutchouc.

Cette mort est la première confirmée par les autorités depuis le début d’une vague de manifestations violentes cette semaine contre une réforme risquant d’affaiblir l’agence de lutte contre la corruption, et un projet de révision du code pénal vu comme liberticide.

Des manifestations ont été organisées dans de nombreuses villes du pays, faisant des centaines de blessés. L’organisation Amnesty international a appelé à l’ouverture d’une enquête sur « des violences policières de grande ampleur » contre les manifestants.

La première victime de ces manifestations, un jeune homme de 21 ans, a succombé à une blessure à la poitrine alors que des émeutes secouaient Kendari. Le Parlement local de cette ville du sud-est de Célèbes a été incendié, ont indiqué les autorités.

Les députés indonésiens devaient voter cette semaine une révision drastique du code pénal, qui a déclenché un concert de protestations. Des peines de prison sont notamment prévues dans le texte pour les relations sexuelles hors mariage ou entre personnes du même sexe.

Le fait de « montrer ou d’offrir » des moyens de contraception à des mineurs deviendrait illégal. Le projet de texte prévoit aussi une application plus large de la loi controversée sur le blasphème et envisage d’interdire les « insultes » envers le président ou le vice-président du pays.

Devant les critiques des étudiants et des défenseurs des droits, le chef de l’Etat Joko Widodo avait demandé la semaine dernière à ce que l’examen du code pénal soit repoussé à la session parlementaire suivante, en octobre.

Les étudiants sont aussi en colère contre des mesures qui amputent les pouvoirs de l’agence de lutte contre la corruption (KPK), une institution respectée dans le pays qui n’hésite pas à enquêter au sein de l’exécutif.

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