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Iran: les faucons du président Trump

Donald Trump a adopté une ligne dure face à l'Iran mais plusieurs de ses proches conseillers le pressent d'aller encore…

Donald Trump a adopté une ligne dure face à l’Iran mais plusieurs de ses proches conseillers le pressent d’aller encore plus loin après la destruction d’un drone américain jeudi dans le Golfe, au risque d’entraîner les Etats-Unis dans une « guerre sans fin » dont le président ne veut pas.

M. Trump a affirmé vendredi avoir annulé des frappes de représailles et ne pas être « pressé » de répondre militairement à l’Iran mais en l’absence d’un ministre confirmé à la Défense depuis décembre, l’influence des « faucons » sur le milliardaire républicain pourrait grandir.

– John Bolton –

A 70 ans, le conseiller du président à la sécurité nationale est un des néoconservateurs historiques du parti républicain, qui a milité pour un changement de régime à Cuba, en Irak, au Venezuela et en Corée du Nord.

En 2018, John Bolton avait brandi la menace de frappes militaires face aux « agressions » de l’Iran au Moyen-Orient. Les autorités iraniennes l’avaient alors traité de « va-t-en guerre ».

Il avait aussi salué la décision « fantastique » de Donald Trump de sortir de l’accord nucléaire, dont il était un opposant farouche. Selon plusieurs experts, il a prôné pendant des années le bombardement de l’Iran pour stopper son programme nucléaire, soupçonné de cacher un volet militaire.

Après avoir annoncé en avril l’envoi de renforts militaires dans le Golfe, l’ex-ambassadeur américain à l’ONU a assuré que Téhéran était « très vraisemblablement » derrière les actes de sabotage de quatre navires au large des Emirats arabes unis en mai. Sa volonté de neutraliser la menace iranienne est si forte que le président lui-même a tenté de le contenir.

« En fait, je le calme, ce qui est vraiment incroyable », a récemment ironisé M. Trump.

– Mike Pompeo –

Alors patron de la CIA, il a remplacé Rex Tillerson en mai 2018 au poste de secrétaire d’Etat, juste avant que Donald Trump n’annonce son retrait de l’accord nucléaire iranien, dont il était aussi un opposant acharné, et n’impose de nouveau des sanctions économiques contre Téhéran.

Le chef de la diplomatie américaine, 55 ans, est considéré comme un ardent défenseur d’une politique agressive contre l’Iran pour contrer son influence au Moyen-Orient, même s’il l’a récemment assuré: Donald Trump « ne veut pas la guerre ».

Elu du Kansas à la Chambre des représentants entre 2011 et 2017, il avait lui aussi appelé l’administration à lancer des frappes « pour détruire les capacités nucléaires iraniennes », selon ABC News.

En mai, il annonce le rappel de diplomates d’Irak, en raison d’une « menace imminente » en « lien direct avec l’Iran ». Peu après, l’administration annonce un contrat d’armement de plusieurs milliards à l’Arabie saoudite. Elle invoque une situation d’urgence provoquée par l’Iran pour contourner le Congrès, qui a montré jeudi sa colère en s’opposant à cette vente d’armes.

Il a justifié cette semaine l’envoi de renforts militaires dans le Golfe en affirmant que les Etats-Unis devaient être en « capacité de répondre » à une éventuelle attaque de l’Iran contre des intérêts américains.

– Lindsey Graham –

A 63 ans, il est l’un des rares parlementaires à avoir une influence sur la politique étrangère de l’administration Trump.

Avec son collègue de l’Arkansas Tom Cotton, le sénateur de Caroline du sud prône une politique interventionniste et des « lignes rouges » strictes contre l’Iran. Il a affirmé mercredi sur Fox News que Washington devait « détruire la marine, bombarder les raffineries » iraniennes si Téhéran continuait à parturber le trafic maritime dans le détroit d’Ormuz.

Le président Trump, dont il est proche mais qu’il n’hésite pas à critiquer, « essaie d’éviter un conflit mais c’est vraiment une période déterminante pour lui », a-t-il dit jeudi.

« Si vous ne voulez pas affronter un ennemi, vous allez le regretter », a-t-il mis en garde.

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