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israel: nouvelles négociations entre Netanyahu et son rival pour débloquer l’impasse

Alors que les résultats définitifs des législatives du 17 septembre lui ont été remis mercredi, le président israélien a une…

Alors que les résultats définitifs des législatives du 17 septembre lui ont été remis mercredi, le président israélien a une semaine pour désigner qui, du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu ou son rival Benny Gantz, formera le nouveau gouvernement.

Mais celui que Reuven Rivlin nommera héritera d’une tâche compliquée. Ni la liste centriste « Bleu blanc » de Benny Gantz qui a gagné 33 sièges, ni le Likoud de Benjamin Netanyhu, à droite, qui a remporté 32 sièges, ne sont en mesure de réunir une coalition viable avec leurs alliés.

Le président israélien pousse donc pour que les deux principaux rivaux de ces élections desquelles n’ont émergé aucun réel vainqueur s’unissent dans un gouvernement d’unité.

Les négociations continuent d’achopper sur plusieurs questions fondamentales, et la plus cruciale d’entre elles: qui prendra la tête de ce gouvernement ?

M. Rivlin, qui occupe une fonction symbolique a consulté ces derniers jours les differents partis. Il a convié MM. Netanyahu et Gantz à se rencontrer lundi soir, et encore mercredi soir.

Des négociateurs des deux partis se sont également réunis mardi, sans qu’aucune décision claire n’émerge des discussions.

Pour former un gouvernement, le futur Premier ministre doit réunir au moins 61 députés, la majorité absolue à la Knesset, le Parlement israélien.

Or M. Netanyahu, avec ses alliés de l’extrême droite et des partis religieux, compte pour l’instant 55 soutiens et Benny Gantz, avec le ralliement des partis de gauche et l’annonce, surprise, de l’appui de la « Liste unie » qui regroupe des partis arabes et communiste, ne rassemble que 54 députés.

– Netanyahu veut rester –

Mais Benjamin Netanyahu joue son avenir lors de ces élections. Le plus pérenne des Premiers ministres israéliens, avec 13 années à la tête du gouvernement dont les dix dernières sans discontinuer, doit être entendu début octobre pour répondre d’accusations de « corruption », « fraude » et « abus de confiance » dans trois affaires.

S’il réussit à se maintenir à son poste, il ne sera contraint de démissioner que s’il est condamné et que toutes les voies de recours auront été épuisées. En revanche, un ministre en Israël peut être forcé de démissionner dès sa mise en examen.

Benjamin Netanyahu avait déjà joué son va-tout en avril dernier, lors d’un premier scrutin qui n’avait débouché sur aucun gouvernement. Il avait alors préféré rappeler les Israéliens aux urnes moins de six mois plus tard, dans l’espoir de réunir une coalition.

La société israélienne semble profondément divisée entre les partisans du « roi Bibi » et ceux qui veulent tout faire pour le voir céder la place.

« Je crois donc que la meilleure voie pour l’Etat d’Israël aujourd’hui est de construire une coalition de gouvernement la plus large possible », a donc appelé le président israélien devant des diplomates étrangers mercredi.

« C’est mon avis. J’essaie de faire de mon mieux ».

Les résultats définitifs présentés mercredi divergent légèrement des estimations, octroyant un siège supplémentaire au Likoud, à 32 députés, aux dépend du parti juif ultra-orthodoxe ashkénaze (« Judaïsme unifié de la Torah ») qui n’a plus que sept représentants désormais à la Knesset.

Cet échange de sièges ne change cependant rien à l’équilibre des deux blocs Likoud/ »Bleu blanc ».

M. Rivlin a également salué la participation en hausse des électeurs arabes israéliens, qui représentent 20% environ des 9 millions d’Israéliens.

Ces descendants de Palestiniens qui sont restés sur leurs terres en 1948 à la création d’Israël avaient largement boudé les urnes en avril. Cette fois-ci 60% d’entre eux ont voté, envoyant ainsi 13 députés de la « Liste unie » au Parlement.

Les députés arabes et leurs alliés communistes sont ainsi la troisième force politique de la Knesset et leur dirigeant, Ayman Odeh, pourrait même peut-être prendre la tête de l’opposition, si le pays adopte l’idée d’un gouvernement d’unité.

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